Etudiants chinois : Toulon, Poitiers, La Rochelle et Pau démentent la fraude aux diplômes

Géraldine Dauvergne Publié le

Mis en cause en même temps que l’IAE de Toulon dans un article du Monde daté du 16 avril dernier , les universités de Poitiers, de La Rochelle ainsi que l’IAE de Pau ont démenti par voie de presse l’existence de trafics organisés de diplômes destinés aux étudiants chinois sur leurs campus respectifs.

Dans un communiqué, la présidence de l’université de Poitiers livre des statistiques concernant son programme spécifique destiné aux étudiants chinois, le MAE (master administration des entreprises) « Nanchang ». Celles-ci traduisent, selon la présidence, une « procédure de sélection rigoureuse » : 89 % de réussite au diplôme en 2008 pour ces étudiants, « un taux de réussite équivalent à celui des étudiants français inscrits dans ce diplôme ». Le « MAE Nanchang », monté en collaboration avec l’IFCM (Institut franco-chinois de management) de l’université de Nanchang, peut se faire pour partie en France ou intégralement en Chine. En 2007-2008, 78 étudiants chinois inscrits à l’université de Poitiers avaient ainsi passé l’examen du MAE, et 70 l’avaient réussi.

Un démenti unanime

Se référant à l’article du Monde, la présidence de l’université de Poitiers affirme : « Nous dénonçons ce genre de pratiques et démentons formellement toutes fraudes organisées de ce type à l’Université de Poitiers. La part des étudiants chinois dans l’Université de Poitiers est très faible (2,41% du total des inscrits). » Ce qui, dans cette institution qui compte 25000 inscrits, équivaut à une cohorte d’environ 600 étudiants chinois…

De leur côté, Gérard Blanchard , président de l’Université de La Rochelle, et Jean-Jacques Rigal , directeur de l’IAE de Pau, se sont exprimés dans le même sens, dans le quotidien Sud-Ouest (16 et 17 avril 2009). « Les trafics de diplômes sont impossibles à Pau », affirme le directeur de l’IAE qui accueille une cinquantaine d’étudiants chinois sur une promotion de 300. Et « rien de suspect » non plus, selon le président de l’université, à La Rochelle, où 208 étudiants chinois (sur 6500 inscrits) poursuivraient actuellement leurs études, essentiellement en langues étrangères appliquées et en sciences. Selon Gérard Blanchard, l'université de La Rochelle n'avait pas encore fait l'objet de la moindre enquête administrative ou judiciaire le 17 avril 2009.

100 000 euros proposés par un étudiant chinois

Pierre Gensse, directeur de l'IAE de Toulon, enfin, a réfuté lors d'une interview sur France Inter, le jeudi 16 avril 2009, la possibilité d'un système corrompu dans son établissement. Il a cependant admis s'être vu proposer 100 000 euros par un étudiant chinois dans le but de faciliter l'obtention du diplôme par plusieurs autres étudiants chinois. "Ma réaction a été de lui dire qu'il n'était pas conscient de la gravité de ce qu'il me proposait. Il a dit que ça se pratiquait ailleurs..." Selon Pierre Gensse, plusieurs informations parues dans les médias sur cette affaire, notamment le nombre de diplômes délivrés à des Chinois par son établissement, sont "totalement erronées".

Géraldine Dauvergne | Publié le