Management du vin, nouvelles technologies, logistique internationale… Autant de spécialisations liées à un ancrage territorial. "Plutôt que de s’épuiser à ouvrir des spécialisations sans avoir les ressources nécessaires, autant partager nos expertises", souligne Stéphane Bourcieu, directeur de l’ESC Dijon.
Une démarche cohérente et pourtant exceptionnelle dans le milieu des grandes écoles à cause de la compétition qui sévit. Stéphane Bourcieu s’en désole : "On part tous à l’autre bout du monde pour ouvrir des doubles diplômes mais on n’est pas capables de le faire en France".
Une affaire de directeurs
Si l’EM Normandie et Grenoble EM ont déjà approfondi leur coopération en ouvrant ensemble un campus à Paris, le point commun avec l’ESC Dijon ne saute pas aux yeux. Il faut regarder du côté du board de Passerelle, où sont réunis les directeurs des trois écoles, pour comprendre le lien qui les unit. "On s’entend bien et nos écoles sont complémentaires", résume Jean-François Fiorina, directeur de Grenoble EM et président de Passerelle.
Dans les projets de fusion, les établissements privilégient un même niveau d’accréditation. L’EM Normandie et l’ESC Dijon possèdent Epas alors que Grenoble EM est triplement accréditée, mais cet écart de niveau n’a pas constitué d’obstacle pour mettre en place cette alliance. "La valeur ajoutée pour nous, c’est de pouvoir bénéficier de spécialisations que nous n’offrons pas, argumente le directeur grenoblois. L’ESC Dijon et l’EM Normandie sont reconnues dans les domaines qui nous intéressent."
Pot commun de spécialisations
Les spécialisations les plus marquées et différenciatives ont été retenues. Pour sa part, Stéphane Bourcieu s’intéresse tout particulièrement au e-business à Grenoble EM et à la supply chain à l’EM Normandie. En échange, il ouvre à ses confrères sa spécialisation en management du vin.
Chaque échange pourra donner lieu à une diplomation. A compter de la rentrée 2014, les étudiants concernés obtiendront un MS (mastère spécialisé), un MSc (master of science) ou un diplôme de troisième cycle de l'école partenaire, en plus du diplôme de leur école.
Aucune des écoles n’est dans une logique de fusion (S.Bourcieu)
"De petites actions concrètes"
L’objectif d’une telle mutualisation est de répondre "ponctuellement" à des demandes précises. "Nous voulons permettre à nos élèves d’aller le plus loin possible dans leur projet professionnel", précise Jean-François Fiorina. Cela va de fait concerner de petits effectifs : trois étudiants par école pour commencer. "Ce sont de petites actions concrètes qui apportent du plus à tout le monde", poursuit le directeur de Grenoble EM.
Et ensuite ? "Aucune des écoles n’est dans une logique de fusion", tranche immédiatement Stéphane Bourcieu. La mutualisation d’expertise, quant à elle, a vocation à être étendue à d’autres établissements de l’association Passerelle. L’ESC Rennes et l’EM Strasbourg ont choisi une autre voie mais peut-être que d’autres écoles de l’association manifesteront leur intérêt pour cette nouvelle stratégie.