Pour ne pas mettre la clé sous la porte, les écoles de code américaines revoient leur copie

Hélène Labriet-Gross Publié le
Pour ne pas mettre la clé sous la porte, les écoles de code américaines revoient leur copie
Les écoles de code ont diplômé 23.000 personnes en 2017 aux États-Unis. // ©  PlainPicture / Maskot
RÉPÉRÉ DANS LA PRESSE AMÉRICAINE. Entre relations privilégiées avec les entreprises locales et allongement de la durée des formations, les écoles de code modifient leurs programmes pour garantir le succès de leurs étudiants… et leur pérennité, analyse Technical.ly, site d'informations dédié aux nouvelles technologies.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2017, aux États-Unis, les écoles de code ont décerné 23.000 diplômes, un chiffre en augmentation de plus de 900 % par rapport à 2012. Ville emblématique de cette évolution, Washington D.C. a vu les cursus se multiplier : Coding Dojo a créé un nouveau cours de Java, Flatiron School a annoncé l’ouverture de nouvelles classes dès mars 2018, tandis que Thinkful, qui ne dispense que des cours en ligne, a ouvert un bureau dans la capitale américaine.

Pourtant, en 2017, certaines écoles comme Dev Bootcamp, qui comptait cinq campus, et Iron Yard, présente dans quatorze villes, ont brutalement fermé leurs portes. Une situation "en dents de scie", pour technical.ly, site d’informations dédié aux nouvelles technologies, qui analyse sur ce paradoxe.

Des formations incomplètes et sans débouchés

Si les élèves sont prêts à débourser entre 10.000 et 20.000 dollars pour suivre ces cours intensifs de quelques mois, ils attendent en retour des débouchés professionnels. Et c’est là que, pour certaines formations, le bât blesse. En 2016, Coding House a dû fermer ses portes après plusieurs plaintes déposées par des anciens élèves, qui dénonçaient des promesses de compétence et d’embauche mensongères. Si les alumni se révoltent, quant aux grandes entreprises du secteur – Cisco, Google, Autodesk ou Salesforce –, elles refusent tout simplement de les embaucher.

S’adapter aux besoins des entreprises et approfondir la formation

Pour redorer leur blason et arrêter l’hémorragie, les acteurs du secteur s’organisent. Selon technical.ly, les écoles de code qui veulent perdurer doivent tisser des liens très solides avec les entreprises locales qui embaucheront leurs futurs diplômés. Thinkful a ouvert un bureau à Washington D.C, afin d'organiser des rencontres entre élèves et entreprises. Flatiron School s'est installée dans un espace de coworking, au sein d'une communauté de start-up, et General Assembly sponsorise des visites d'entreprises pour ses étudiants.

Deuxième impératif pour durer : les écoles de code doivent sans cesse repenser leurs enseignements en fonction des besoins des entreprises, afin d'assurer des débouchés à leurs élèves. La tendance est à l'allongement de la durée de formation, passée de dix à quatorze semaines en moyenne, afin que les étudiants acquièrent les connaissances recherchées par les entreprises. En outre, plusieurs des écoles présentes à Washington D.C offrent des cours gratuits d'introduction aux différents langages informatiques pour mieux préparer les étudiants à l'immersion intensive qui les attend ensuite.

Les écoles de code ont tout de même un avenir prometteur : selon code.org, une entreprise promouvant l'accès à l'informatique, plus de 500.000 postes sont à pourvoir, alors que, chaque année, seulement 49.000 étudiants en informatique sortent diplômés de l'université. Ces établissements pourraient combler ce manque, à condition de surveiller étroitement leurs débouchés et la qualité de leurs enseignements.

Hélène Labriet-Gross | Publié le