Robi Morder, président du GERME : « La mission CAARME nous a permis de faire le point sur nos forces et faiblesses »

Propos recueillis par Mathieu Oui Publié le
A l’occasion des quinze ans du Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants (GERME), trois questions à son président, Robi Morder.

Quel bilan tirez-vous des quinze ans du GERME ?

Je distinguerai deux périodes. La première, de 1995 à 2004, a vu l’inauguration du réseau qui a fait progresser et stimuler la recherche sur les mouvements étudiants dans tous leurs aspects. Dès le départ, nous nous sommes intéressés aux archives sans pour autant avoir de structure pour les traiter. La seconde étape est la création à Reims en 2004, de la mission Caarme Centre d’animation, d’archives et de recherches sur les mouvements étudiants. Malheureusement, les partenaires locaux ont décidé d’y mettre un terme au bout de quatre ans, essentiellement pour non-retour sur investissement. Cet épisode nous a néanmoins permis de faire le point sur nos forces et nos faiblesse et de lancer le projetCité des mémoires étudiantes . Son objectif est la sauvegarde et la valorisation des archives étudiantes quels que soient leurs supports (papier, audiovisuel, numérique…) ou leur type de producteur (structures, mobilisations, militants…). Nous sommes actuellement en discussion avec des universités et des collectivités franciliennes à ce sujet. Malgré les difficultés, nous ne perdons pas espoir. Le GERME a lancé un fond de dotation en partenariat avec l’atelier Alternet et il y a la possibilité de faire bâtir un pavillon sur un terrain à Beauchamps (Val d’Oise) pour rendre accessibles ces archives. Une campagne de récolte de fonds est également ouverte.

Quels sont les résultats de vos travaux de recherche sur les mouvements étudiants ?

Nous n’avons pas réussi à rendre légitime l’objet spécifique des mouvements étudiants d’un point de vue universitaire. Cette rareté de la recherche s’explique de plusieurs façons. Il y a notamment la difficulté pour l’université à travailler sur elle-même. Les mémoires de master qui existent sont souvent le fait d’étudiants militants et peuvent souffrir d’une absence de distance. Par ailleurs, une thèse sur un tel sujet n’est pas porteur en terme de carrière. Ceci dit, cette situation est révélatrice de la place occupée par ces mouvements dans la société. Quand il arrive un gros mouvement dans l’actualité, il y a un intérêt médiatique qui retombe ensuite.

Quels sont vos projets en cours ?

A court terme, nous travaillons sur deux projets. Tout d’abord, nous préparons la publication en septembre, d’un livre très illustré sur l’histoire de la santé des étudiants, avec la Fondation santé des étudiants de France (FSEF). Il sortira à l’occasion de la fermeture du premier sanatorium étudiant ouvert en 1933 à Saint-Hilaire du Touvet, à côté de Grenoble. D’autre part, nous avons lancé un appel à contributions pour un colloque sur les mouvements étudiants pendant la guerre et sous l’occupation, à l’occasion des 70 ans du 11-Novembre.

Propos recueillis par Mathieu Oui | Publié le