Spécial Salon de l’Alternance - Xavier Delattre, directeur des relations avec les bienfaiteurs des Apprentis d'Auteuil : "En 2011, l’apprentissage continuera de pâtir des effets de la crise"

Propos recueillis par Sandrine Chesnel Publié le
Spécial Salon de l’Alternance - Xavier Delattre, directeur des relations avec les bienfaiteurs des Apprentis d'Auteuil : "En 2011, l’apprentissage continuera de pâtir des effets de la crise"
Xavier Delattre - Apprentis d'Auteuil // © 
A l’occasion du Salon de l’Apprentissage et de l’Alternance , Xavier Delattre, le directeur des relations avec les bienfaiteurs des Apprentis d’Auteuil , a répondu aux questions d’EducPros.

Vous venez de rendre publique une étude sur l’apprentissage réalisée par l’IPSOS. Quels enseignements en tirez-vous ?

Avec cette étude, nous avons établi que 7 entreprises sur 10 ont l’intention d’avoir moins recours à l’apprentissage en 2011. Pour nous, c’est la confirmation que nous ne sommes pas encore sortis de la crise, et que le recours à l’apprentissage risque d’en pâtir, au moins dans les PME et les PMI, qui étaient la cible de notre enquête.
Deuxième enseignement à tirer de cette étude : l’impression d’un décalage entre le niveau de formation des jeunes et les attentes des entreprises. Pour les Apprentis d’Auteuil cela signifie qu’il faut être prêt à créer de nouvelles filières, ou à en supprimer. Pour cela nous comptons sur nos « Clubs d’ambassadeurs » qui sont constitués de responsables d’entreprises : nous travaillons avec eux à l’adaptation des formations.
Enfin, dernier point, cette étude confirme un paradoxe : les chefs d’entreprises croient en l’apprentissage, dans lequel ils voient un dispositif favorable à l’insertion des jeunes, mais dans le même temps ils manquent d’informations, notamment par rapport à la taxe d’apprentissage et à sa collecte.

Comment mieux lutter contre les nombreuses ruptures de contrats d’apprentissage ?

Nous avons lancé en janvier 2010 un nouveau dispositif, baptisé DEPAR (Dispositif Expérimental Pour un Apprentissage Réussi), dont l’impact sera évalué dans 2 ans par le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie).
Le principe de ce dispositif est de venir en aide aux jeunes de 16 ou 25 ans, pas ou plus scolarisés et sans travail. Le programme de 15 semaines à raison de 35 heures par semaine permettra aux jeunes d’alterner les journées de découverte des métiers et les ateliers de recherche d’emploi et de mise à niveau scolaire.
L’objectif est de faire naître chez ces jeunes l’envie d’un métier et le désir de construire leur projet professionnel, tout en leur permettant de développer tout le savoir être nécessaire à la bonne insertion dans l’entreprise. Sur ce dernier point il faut être exigeant car c’est souvent ce manque de savoir être, des problèmes de comportement ou de ponctualité, qui mènent à la rupture des contrats. Ensuite nous souhaitons que les jeunes puissent intégrer une formation en apprentissage avec toutes les chances de décrocher leur examen. Une seule et même personne les suivra tout au long du dispositif et aussi tout au long de leur insertion dans l’entreprise.

Comment est financé ce dispositif ?

Une partie des fonds provient du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, et le reste vient de nos fonds propres, approvisionnés par nos donateurs.

Le Salon de l'Alternance et de l'Apprentissage se tiendra vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 janvier, de 10 à 18 heures, au Parc des Expositions, Porte de Versailles, à Paris. Au programme, des rencontres, avec des responsables d'établissements de formation et des apprentis, et des conférences animées par les journalistes de L'Etudiant. L'inauguration du salon sera assurée cette année par Nadine Morano, ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle.

Propos recueillis par Sandrine Chesnel | Publié le