Telecom Ecole de Management, recalée à Equis, conteste la décision de l’EFMD

Jessica Gourdon Publié le
Telecom Ecole de Management, recalée à Equis, conteste la décision de l’EFMD
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« Je me sens comme un étudiant qui aurait validé tous ses examens mais à qui on refuse de donner le diplôme ». En cette rentrée, Denis Lapert, directeur de Telecom Ecole de Management (ex-INT), ne cache pas son incompréhension. Son école de commerce a été recalée pour obtenir l’accréditation Equis par l’EFMD, l’organisme bruxellois qui décerne ce prestigieux label aux business schools. Après plusieurs années de travail (l’école est éligible depuis 2007) et une mobilisation intense des équipes, la nouvelle a de quoi décevoir.

Mais ce qui irrite le directeur est moins le résultat final que la procédure. En effet, après l’audit des experts de l’EFMD au mois de novembre 2009, Denis Lapert était confiant. « Le rapport était très positif, voire parfois élogieux : les examinateurs ont préconisé de nous accorder Equis pour trois ans, c’est écrit noir sur blanc », remarque-t-il. Du coup, la décision de « l’awarding body », le comité d’experts qui examine les dossiers, l’a surpris. « J’ai écrit une lettre à l’EFMD pour contester leur décision. Un organisme ne peut pas fonctionner si une instance contredit l’autre », estime-t-il.

Erreur d’appréciation

Pour Denis Lapert, Telecom Ecole de Management a été victime d’une « erreur d’appréciation ». Il demande donc un réexamen de son dossier. « Et puis, dans mon cas, une des pièces centrales, à savoir le rapport de l’AERES, n’avait pas été communiquée au jury », remarque-t-il. Toutefois, même si le résultat s’avérait une autre fois négatif, il reconnaît que tout ce travail n’aura pas été vain. « La démarche Equis a été un formidable vecteur de l'amélioration de la qualité de l'école dans tous les domaines. »

D’autres écoles ont récemment manifesté, en public ou en privé, leurs doutes sur les procédures de l’EFMD. C’est le cas de l’Escem de Tours-Poitiers, école qui a perdu son accréditation Equis en 2009 et décidé de faire appel, une procédure inédite. Cette perte a eu de fortes conséquences sur l’attractivité de l’école auprès des étudiants : une centaine de places sont restées vacantes à la rentrée 2010. Dans un entretien à « Espaces grandes écoles », François Duvergé, qui a repris les rênes de l’Escem, questionne les méthodes de l'EFMD : « en analysant scrupuleusement les critères, les documents intermédiaires que nous lui avons remis depuis 2006, les rapports des auditeurs, tout laissait à penser au renouvellement de cette accréditation pour trois ans. Que s’est-il passé ? Je ne sais pas (…) Si nous avions eu des facteurs clairs et objectifs, nous n’aurions pas fait appel. »

Jessica Gourdon | Publié le