Trésors cachés du sup. Centrale Nantes et son lopin de mer

Céline Authemayou Publié le
Trésors cachés du sup. Centrale Nantes et son lopin de mer
Inauguré en août 2015 et situé au large du Croisic, SEM-REM est un site d'essai en mer pour les énergies marines renouvelables. // ©  Centrale Nantes
L’École centrale de Nantes a inauguré le 25 août 2015 un site d’essai en mer dédié aux énergies marines renouvelables. Situé à 20 kilomètres de la côte Atlantique, cette parcelle va permettre aux équipes de recherche et aux industriels de la filière de mettre à l’épreuve de la nature les technologies nées au cœur de leurs laboratoires.

Au large du Croisic, sur la côte Atlantique, il est un kilomètre carré de mer désormais interdit à toute forme de navigation. Cette petite surface maritime, baptisée SEM-REV, accueille une plateforme d'essais en mer, dédiée aux EMR (énergies marines renouvelables). Ici, équipes de recherche et industriels pourront tester en conditions réelles leurs derniers prototypes. Des prototypes utilisant aussi bien les courants marins que le mouvement des vagues ou encore le vent pour produire de l'électricité.

"Actuellement, 95% des sites d'expérimentation de la filière EMR sont autorisés à ne tester qu'une seule technologie, constate Bertrand Alessandrini, directeur du développement et des relations industrielles à l'école Centrale de Nantes, porteuse du projet avec le CNRS. La particularité de SEM-REV est d'être habilitée pour accueillir aussi bien des dispositifs houlomoteurs que des éoliennes flottantes."

Une plateforme pour accélérer la R&D

Initié en 2007, SEM-REV a été inauguré en août 2015. Huit années auront été nécessaires à l'obtention des diverses autorisations et à l'organisation des travaux. 25 kilomètres de câbles sous-marin ont dû être tirés entre la côte et le site, afin de relier l'installation au réseau électrique.

Au quotidien, une équipe opérationnelle de huit personnes, composée d'ingénieurs et de techniciens rattachés à l'École centrale, assurent le bon fonctionnement de la plateforme.

"Outre ce personnel, il y a tout un environnement de recherche qui gravite régulièrement autour de SEM-REV", explique Bertrand Alessandrini. Une trentaine de chercheurs, de doctorants, sans oublier les industriels, qui représentent un public particulièrement ciblé par le projet.

Une première entreprise, basée en région PACA, a déjà prévu de venir sur SEM-REV pour y installer ses prototypes d'éoliennes courant 2016. "Prenez une entreprise qui veut tester en mer son produit avant de le commercialiser. Elle doit demander une autorisation et s'engage alors dans une procédure coûteuse, longue de deux années et au résultat incertain, constate Bertrand Alessandrini. Avec notre site, l'industriel n'a plus à demander d'autorisation. Nous lui faisons donc gagner un temps précieux."

SEM-REM, site d'essai en mer pour les énergies marines renouvelables porté par l'Ecole centrale de Nantes

Un outil pour les formations initiale et continue

Avec un budget de 20 millions d'euros, initié par le CPER (contrat de plan État-Région) 2007-2013 et consolidé par l'État, le département et l'Union européenne, le projet devrait permettre, c'est en tout cas l'objectif, de développer la filière EMR dans la région et ainsi de créer des emplois.

Outre les activités industrielles et de recherche, SEM-REV va également devenir un support pour les formations initiales et continues de Centrale Nantes, qui dispose déjà d'équipements de pointe dans la filière marine, avec ses bassins de traction et d'hydrodynamique.

Céline Authemayou | Publié le