Quel rôle jouent les villes dans la vie étudiante ?

Emmanuel Vaillant Publié le
Pour son colloque annuel, à Lille les 22 et 23 novembre 2012, l’AVUF (Association des villes universitaires de France) publie une étude sur les politiques de vie étudiante des communes et des intercommunalités. L’occasion de mieux cerner le rôle des collectivités dans la vie étudiante locale.

De Paris à Rennes en passant par Amiens, Troyes, Brive la Gaillarde ou encore Laon, une étude de l’AVUF (1) propose un focus sur dix territoires qui constituent un panel représentatif de la diversité des collectivités locales concernées par l’enseignement supérieur, les universités et les étudiants. Le premier constat est clair : Après avoir reléguées dans les années 70, les universités et leurs étudiants en périphérie, « les villes sont conscientes de l’impact positif des étudiants sur la vie économique, sociale et culturelle de leur territoire et veulent pouvoir en profiter », notent les auteurs de cette enquête.

Une prise de conscience récente mais rapide et forte si l'on observe les très nombreux dispositifs recensés dans cette étude et qui concernent quatre thématiques : l'accueil des étudiants (à leur rentrée universitaire), leur information (via les guichets uniques, les forums...), l'engagement dans les problématiques économiques et sociales (via des aides financières, des actions de préventions, des politiques de transports, sportives et culturelle), et la citoyenneté (conseils de vie étudiante, accompagnements d'associations étudiantes...).

Des actions pas assez visibles, ni assez concertées

"Ce qui interpelle dans les actions des communes et des communautés, c’est leur diversité, d’où la difficulté de les comparer entre elles", notent les auteurs de cette étude qui soulignent combien « les moyens humains et financiers déployés ne sont pas proportionnels, ni à la taille de la collectivité, ni au nombre d’étudiants concernés ». Pointant par ailleurs « le risque d’accroissement des inégalités entre les étudiants sur le territoire national », cette étude conclue alors sur deux enjeux à résoudre : la visibilité des actions mises en œuvre par les collectivités locales et la coordination avec les autres acteurs de la vie étudiante.

In fine, trois mesures très concrètes sont proposées : instaurer chaque année en France une journée ou une semaine des étudiants et qui serait « l’occasion pour les villes d’organiser des événements d’accueil plus conséquents et plus visibles » ; mettre en place des schémas locaux de la vie étudiante à l’échelle nationale pour « réunir tous les acteurs d’un territoire et mener des politiques plus efficientes, favorisant la mutualisation des dispositifs les plus efficaces » ; et enfin « harmoniser à un niveau national les politiques de logement » tout comme les « politiques culturelles et sportives ».


(1) Cette étude a été menée en partenariat avec l’Assemblée des Communautés de France (AdCF), l’Association des Communautés Urbaines de France (ACUF), l’Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF), l’Association des Villes Universitaires de France (AVUF), la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU) avec le concours de la Conférence des Présidents d’Université (CPU).

Emmanuel Vaillant | Publié le