Vincent Peillon veut faire évoluer la notation

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«Faire évoluer la notation pour qu’elle ne soit pas perçue comme une sanction.» C’est ce qu’a déclaré Vincent Peillon devant les parents d’élèves de la PEEP réunis en assemblée générale le samedi 2 juin 2012. Le ministre de l’Éducation nationale a estimé devant les représentants de la deuxième fédération de parents d’élèves que l’évaluation était encore source de trop de souffrance à l’école. «Nous sommes le pays où la note [ne sert] jamais d'encouragement [...]. Nos élèves ne sont pas heureux comme ils devraient l'être», a-t-il insisté.

La suppression des notes ?

Une déclaration saluée par Christophe Paris, directeur général de l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), qui estime qu’ «une notation constamment décourageante, malgré les efforts, place l’enfant en situation de souffrance qui devient incompatible avec les exigences de l’apprentissage», dans un communiqué de presse daté du 4 juin .

Concluant déjà à une volonté ministérielle d’en finir avec les notes, l’association, à l’initiative d’un appel à la suppression des notes à l'école élémentaire en novembre 2010, se dit prête à accompagner les évolutions qui y sont liées, «notamment vis-à-vis des familles les plus éloignées de l’école et de la compréhension des codes».

La notation en débat chez les chercheurs et les enseignants

Les limites et défauts du système de notation ont intéressé plus d’un chercheur en éducation. Deux résultats importants déconstruisent le présupposé selon lequel les notes représenteraient une mesure fiable des apprentissages. D’une part, «les notes mesurent la performance et non pas l’apprentissage», d’autre part «des facteurs externes à la performance influencent l’attribution des notes», indiquaient les auteurs de L’évaluation, une menace ?, paru en octobre 2011 (lire les bonnes feuilles ).

Entrent effectivement en ligne de compte dans la note la réputation de l’élève, son origine sociale, mais aussi l’établissement dans lequel il est scolarisé ou encore le niveau général de sa classe. Les enseignants ne sont généralement pas dupes de leur subjectivité au moment de noter une copie, comme ils en témoignaient dans l'enquête La fabrique des notes  d'Educpros.

Dès 2003, dans La Constante macabre (Maths adore-Nathan,) André Antibi, chercheur en didactique, dénonçait le poids de la notation et décrivait la pression sociale qui pousse tout enseignant à attribuer un certains nombre de mauvaises notes sous peine de perdre sa crédibilité. Lire l'entretien d'André Antibi à Educpros .

Le sociologue Pierre Merle, auteur d'un ouvrage intitulé "Les notes, secrets de fabrication..." paru aux PUF (2007), propose quelques pistes à tester pour contribuer à une meilleure justice scolaire. Ecouter l'interview du sociologue réalisé le 5 juin 2012 sur France info .

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