Jean-Robert Pitte, candidat UMP en Île-de-France : « Il y a trop d’étudiants dans les filières générales universitaires »

Propos recueillis par Camille Stromboni Publié le
Jean-Robert Pitte, candidat UMP en Île-de-France : « Il y a trop d’étudiants dans les filières générales universitaires »
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Connu pour son franc-parler, Jean-Robert Pitte a présidé durant cinq ans une université parisienne emblématique : la Sorbonne Paris 4. L'auteur de Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l'université (2006) prolonge son engagement : il se présente aux élections régionales en Île-de-France auprès de Valérie Pécresse. Placé en 44e position sur la liste parisienne de l'UMP, ce professeur agrégé de géographie a une priorité : la région doit s'occuper de l'orientation des lycéens, et surtout informer les jeunes sur ce qui les attend à l'université.

Pourquoi vous-êtes vous engagé en politique sur la liste UMP en Ile-de-France ?

Valérie Pécresse me l’a demandé, j’ai accepté. J’ai été très surpris d’ailleurs. Elle souhaitait au départ que je sois deuxième de liste. Cela signifie qu’elle tient à mettre les questions « enseignement supérieur et recherche » au cœur de sa campagne. Après les batailles de chiffonniers à la section parisienne de l’UMP – dans lesquelles je ne suis jamais entré –, je me situe finalement à une place non éligible sur la liste parisienne. Il s’agit donc pour moi d’une candidature de témoignage.

« Après les batailles de chiffonniers à la section parisienne de l’UMP, je me situe finalement à une place non éligible »

En outre, depuis 1968, je me suis toujours intéressé à la chose politique. Dans mon secteur, j’ai également été investi dans des fonctions politiques , notamment au sein des conseils centraux des établissements.

Quelle mission principale doit remplir selon vous la région Île-de-France en matière d’enseignement supérieur et de recherche ?

En accord avec les recteurs, la région doit coordonner l’orientation des jeunes, ce qui n’est pas le cas actuellement. En mettant en place un bilan de compétences entre la seconde et la terminale, mais surtout en développant l’information auprès des lycéens .

« L’équipe Huchon n’a jamais rien fait pour l’université. Lorsque j’étais président de Paris 4, je n’ai pas vu un seul centime de la région »

Il faudrait également développer le lien avec les entreprises. Les jeunes retraités pourraient aussi être mobilisés pour partager leurs connaissances des filières professionnelles et des métiers. Eux savent où se trouvent les débouchés.

À la tête de la Sorbonne pendant cinq années, l’université vous tient à cœur…

Dans cette mission d’orientation, l’essentiel me semble en effet d’informer les jeunes sur ce qui les attend à l’université . Il existe aujourd’hui un rideau de fumée, entretenu d’ailleurs par les établissements eux-mêmes afin de conserver leurs effectifs. Il faut expliquer qu’en psycho et en STAPS aujourd’hui – même si je conçois que ces secteurs soient séduisants – on se plante. Dans les filières générales universitaires, il y a aujourd’hui trop d’étudiants.

« Le manque de mobilité régionale des étudiants des universités [...] créé des microcosmes régionaux, des sortes de ZEP universitaires »

Mais il est impossible de toucher aux universités, qui ont les nerfs à fleur de peau. Il faut donc trouver d’autres solutions. L’un des moyens de redonner une colonne vertébrale à l’université sans introduire de sélection draconienne à l’entrée, c’est de proposer aux jeunes une alternative. Il faut que la région incite et aide à la création de BTS , de D UT , de formations en alternance, etc. L’équipe Huchon n’a d’ailleurs jamais rien fait pour l’université, cela ne les intéresse pas. Lorsque j’étais président de Paris 4 , je n’ai pas vu un seul centime de la région.

Enfin, un autre problème mérite d’être soulevé : le manque de mobilité régionale des étudiants des universités. Ces dernières accueillent principalement les étudiants de leur académie et c’est un drame. Cela crée des microcosmes régionaux, des sortes de ZEP universitaires. Vous parquez les pauvres près de chez eux. Ces derniers ont fait un choix dicté par la proximité. En revanche, les enfants de familles favorisées d’Amiens, par exemple, viennent faire leur droit à Paris 2 ou à la Sorbonne.

La réaction d'Isabelle This Saint-Jean (PS)

La professeur de Paris 13, candidate en IDF sur les listes du parti socialiste, a réagi sur son blog aux propos de Jean-Robert Pitte. Lire le billet d'Isabelle This Saint-Jean : Réponse à Jean-Robert Pitte, ancien président de Paris 4 et candidat sur la liste UMP

Les programme de l'UMP dans le domaine de l'enseignement supérieur et la recherche

Voir le projet de Valérie Pécresse pour l'Île-de-France . Sur l'enseignement supérieur et la recherche, lire la partie "Education/Formation ".
Les priorités du programme :
- l’égalité des chances ;
- dépasser les 50 % d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur ;
- mieux réussir l’insertion professionnelle des Franciliens en étant plus proche des entreprises et des nouvelles technologies.

Brighelli veut amener le MoDem à se faire une religion sur le collège

Jean-Paul Brighelli ne se présentera pas aux régionales en PACA sur les listes des candidats du MoDem. « Bayrou m’avait contacté, mais c’est une région complexe où le MoDem se retrouve entre de gros bras », indique l’agrégé de lettres du lycée Thiers de Marseille.

img title="Jean-Paul _Brighelli" src="/static/uploads/tp3/rte/RTEmagicC_brighelli_livre_sd_degre.BMP.jpg" style="padding: 5px; width: 300px; height: 214px; float: left;" alt="" />L’auteur polémiste de La Fabrique du crétin mise désormais, comme d’autres au MoDem, sur la présidentielle de 2012. En coulisses, il se voit bien jouer le rôle de conseiller éducation auprès du président du MoDem. Pour l’écriture d’un livre signé François Bayrou, par exemple, éclaircissant son programme sur l’éducation.
« Les idées du MoDem sur le sujet ont évolué d’une optique décentralisatrice vers plus de républicanisme. J’aimerais apporter des idées laïques, républicaines et centralisatrices, alors que les origines des membres de ce mouvement sont très diverses. J’espère les amener à se faire une religion sur le collège alors qu’ils n’en ont pas », soutient celui que ses détracteurs taxent de conservateur.

Lire aussi son interview de mars 2008 : Jean-Paul Brighelli : « Pour un bac allégé »

Fabienne Guimont

Propos recueillis par Camille Stromboni | Publié le