BAROMÈTRE. Parcoursup : des candidats satisfaits mais néanmoins critiques

Laura Taillandier Publié le
BAROMÈTRE. Parcoursup : des candidats satisfaits mais néanmoins critiques
58 % des lecteurs de l'Etudiant.fr se disent satisfaits de la nouvelle procédure d'affectation, Parcoursup. // ©  HAMILTON/REA
Sur letudiant.fr, les lecteurs ont rendu leur verdict : Parcoursup obtient la moyenne ! Selon notre baromètre, ils sont 58 % à être satisfaits de la nouvelle procédure et 63 % à avoir décroché leur vœu préféré. Si le bilan diffère selon le profil du bachelier et son académie, la majorité d'entre eux regrettent une expérience longue et stressante.

Parcoursup décroche la moyenne. C'est le verdict des lecteurs de letudiant.fr, qui lui attribuent la "note de satisfaction" de 5,9/10. Selon notre baromètre mené à la fin du moins d'août 2018 (voir encadré), la majorité des répondants (58 %) se déclarent satisfaits de la nouvelle procédure d'entrée dans l'enseignement supérieur.

63 % affirment avoir décroché leur vœu préféré – une place à l'université en Paces (première année commune aux études de santé) pour l'essentiel. 78 % d'entre eux ont obtenu l'un des souhaits de leur top 3, et ce à 79 % dans l'académie visée.

Des lycéens pro et techno moins bien lotis

Un bilan globalement positif, qui cache cependant des disparités selon le parcours ou le profil de l'élève. En moyenne, les bacheliers généraux se révèlent davantage optimistes (62 %) que les lycéens en voie professionnelle ou technologique (47 %).

Et pour cause : ces derniers seraient moins nombreux (56 %) à avoir obtenu leur vœu préféré que les élèves de filière générale (67 %). Ainsi, les élèves de lycées professionnels et technologiques attribuent un 5,3/10 à Parcoursup quand les bacheliers S lui donnent un 6,8/10.

De même, des différences s'observent selon l'académie du candidat. En Île-de-France, ils sont un peu moins de 53 % à être satisfaits et 58 % à avoir obtenu leur vœu préféré.

Une procédure trop longue et stressante

Sans surprise, la date d'obtention des réponses influe aussi beaucoup sur l'avis des candidats. Ceux ayant validé définitivement leur vœu avant les résultats du baccalauréat sont 75 % à être satisfaits. Ils ne sont plus que 38 % lorsque la réponse est tombée après l'examen.

"J'ai été acceptée après une horrible liste d'attente, interminable. Je me suis penchée sur un plan B puisque mes vœux ne semblaient pas être à ma portée. Je passais mes après-midis à démarcher des écoles pour, au final, être acceptée dans mon vœu préféré", témoigne une candidate francilienne de série ES.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la procédure Parcoursup n'aura pas été de tout repos pour les candidats. Selon notre baromètre, 72 % des élèves insatisfaits disent avoir été stressés au cours de la procédure, mais également énervés (47 %). Même ceux qui sont satisfaits mettent en avant leur stress (47 %) et leur impatience (53 %). Seuls 33 % assurent avoir été confiants.

"L'attente est interminable quand on espère toujours obtenir son premier vœu. Mes vacances ont été gâchées, témoigne également une ex-lycéenne en terminale S en Bretagne. Comme le résume Camille : "Beaucoup de personnes étaient sur liste complémentaire. C'était un cercle vicieux. Tout le monde attendait un meilleur vœu : personne ne se désistait des listes d'attentes ou principales pour garder un plan B."

Un sentiment d'incompréhension

Alors que Parcoursup a été conçu pour mettre fin au caractère arbitraire du tirage au sort qui pouvait avoir lieu sur APB (Admission postbac), ce sont les sentiments d'injustice et d'incompréhension qui reviennent le plus souvent dans les témoignages. "À se demander si les dossiers et les lettres sont réellement lus. Je n'ai pas me plaindre, je suis pris dans mon IUT [institut universitaire de technologie] de région au final, mais la période d'attente, en plus d'être très stressante, se double d'une énorme incompréhension", illustre une candidate de terminale ES originaire de Normandie.

"Des camarades avec des dossiers moins bons que le mien ont eu une place dans une école que j'avais également demandée. Absolument rien n'est logique dans les affectations de places sur listes d'attente", développe un candidat de lycée technologique en Île-de-France.

Rien ne nous est expliqué. Pourquoi l'université a refusé notre dossier ?

Les candidats sont ainsi demandeurs d'informations pour mieux appréhender les règles de fonctionnement de Parcoursup. Une candidate de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur regrette l’absence de "réponse exacte concernant les 'non'" : "Rien ne nous est expliqué. Pourquoi l'université a refusé notre dossier ?" "Il serait préférable de connaître les critères précis, comme les coefficients utilisés, afin d'avoir moins de surprises ou d'accepter certains résultats lors de l’annonce des admissions", suggère une candidate des Pays de la Loire.

Des souhaits qui pourraient être exaucés lors de la prochaine campagne d'affectation, alors que le ministère de l'Enseignement supérieur entend apporter des ajustements à la procédure pour rendre l'attente des lycéens moins angoissante. Réponse en octobre.


Qui sont les candidats ayant participé à notre enquête ?

Le questionnaire "Parcoursup : êtes-vous satisfait de votre affectation ?", mis en ligne sur le site letudiant.fr du 20 au 30 août 2018, a obtenu 3.341 réponses. Parmi ces répondants, une majorité de filles (64 %), de candidats de lycée général et de certaines séries : 45 % sont scolarisés en terminale S, 22 % en ES. Un tiers des répondants étaient scolarisés en Île-de-France, 14 % en région Auvergne, 8 % en Nouvelle-Aquitaine.

Ces candidats ont formulé en moyenne 6,8 vœux sur Parcoursup, essentiellement dans des formations qui ne sont pas en tension. Les sondés ont demandé en grande majorité une formation à l'université – dont Paces – (un vœu au moins pour 76 % des répondants), puis une classe prépa (37 %), un IUT (31 %), un BTS (28 %) ou une école (18,7 %).

Leur vœu préféré reflète cette hiérarchie : université (38 %), classe prépa (22 %) puis BTS, IUT et école. Lorsque les candidats ont demandé une formation dite "en tension", il s'agissait du droit (46 %), de la Paces (28 %), de la psychologie (15 %) ou encore de Staps (8 %). Les répondants jugent à 56 % avoir un bon dossier de candidature, 25 % excellent, 17 % moyen, et les 2 % restants un mauvais dossier.

Laura Taillandier | Publié le