Parcoursup : l'absence de hiérarchisation des vœux gravée dans le marbre

Laura Taillandier Publié le
Parcoursup : l'absence de hiérarchisation des vœux gravée dans le marbre
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a installé jeudi 21 juin 2018 le comité de suivi de la loi ORE. // ©  ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche
Attendu par les organisations en faveur de la réforme de l'entrée à l'université, le comité de suivi de la loi a été installé par la ministre de l'Enseignement supérieur. L'occasion pour Frédérique Vidal de faire une mise au point : l’absence de hiérarchisation des vœux sur Parcoursup restera l'un des principes phares de la procédure.

Une nouvelle instance, mais pour quoi faire ? Après la création du comité d'éthique et scientifique de Parcoursup, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a installé un comité de suivi de la loi "Orientation et réussite des étudiants", jeudi 21 juin 2018.

Les deux instances seront bien différentes, assure la Rue Descartes. Si le premier a pour mission de veiller au bon fonctionnement de la plate-forme, le second aura pour rôle d’évaluer les conditions de mise en œuvre et les effets de la réforme.

17 membres et trois axes de travail

"Rien n’est jamais parfait, tout système humain peut et doit être amélioré : la loi ORE et la plate-forme Parcoursup n’échappent pas à la règle", a souligné la ministre Frédérique Vidal, lors de l'installation du comité.

Présidé par Achille Braquelaire, professeur à l’université de Bordeaux, il rassemble 17 acteurs de l'enseignement supérieur (voir encadré) : rectrice, présidents d'université et de Comue, professeurs, comme François Dubet et Marie Duru-Bellat ... Sans oublier Noëlle Lenoir, déjà à la tête du comité éthique de Parcoursup.

Ce nouveau comité se penchera sur trois sujets principaux : l’articulation entre enseignement secondaire et enseignement supérieur afin de mieux accompagner les futurs étudiants dans leur orientation ; l’organisation de l’examen des vœux par les formations d’enseignement supérieur et le renforcement de la mobilité sociale et géographique.

Des évolutions sans remise en cause des principes politiques

Cette instance était une demande des acteurs favorables de la réforme de l'entrée à l'université, comme la Fage ou le Sgen-CFDT, pour procéder aux ajustements nécessaires. Des évolutions qui seront tout d'abord techniques via le comité d'éthique.

"Il reviendra, le moment venu, au comité éthique et scientifique de faire des propositions d’amélioration technique du dispositif. Chacune des pistes sera évaluée avec l’attention nécessaire", assure Frédérique Vidal. Et d'en indiquer certaines, comme l'amélioration de l'outil d'aide à la décision, utilisé par les formations pour classer les dossiers des candidats.

En revanche, la ministre se veut ferme sur un point : "Ce qui est clair, c’est que les principes politiques de la réforme ne seront évidemment pas remis en cause : l’absence de hiérarchisation des vœux en fait partie, parce que hiérarchiser les vœux, c’est réduire la capacité de décision des futurs étudiants. Cela n’est pas envisageable."

Frédérique Vidal aura également profité de l'installation du comité pour répondre aux "rumeurs" : "Parcoursup a permis de lutter contre les logiques de ségrégation géographique. D’ores et déjà, vous le savez et pour ne prendre qu’un seul exemple : un tiers des candidats des académies de Créteil ou de Versailles ont eu au moins une proposition de poursuite d’études à Paris, contre un candidat sur cinq l’année dernière."

En revanche, les différents taux académiques pourront évoluer. "Dès l’année prochaine, nous disposerons du recul nécessaire pour en mesurer les effets et accentuer nos efforts. Sur ce point comme sur tous les autres, l’évaluation est donc nécessaire." Une évaluation qui incombera en partie au comité de suivi de la loi ORE.


Les 17 membres du comité de suivi de la loi ORE :

- Annick Allaigre, présidente de l’université Paris 8 ;
- Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Strasbourg ;
- Marie-Laure Coquelet, professeure à l’université Paris 2 ;
- François Dubet, professeur émérite à l’université de Bordeaux ;
- Marie Duru-Bellat, professeure émérite à Sciences po ;
- Jean-Marie Filloque, maître de conférences honoraire à l’université de Bretagne-occidentale ;
- Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) ;
- Christine Gangloff-Ziegler, présidente de l’université de Haute-Alsace ;
- Noëlle Lenoir, présidente du comité éthique et scientifique de Parcoursup ;
- Patrick Lévy, président de l’Université Grenoble-Alpes ;
- Dominique Marchand, présidente du Cnous ;
- Sylvie Pommier, présidente du comité de suivi licence, master, doctorat ;
- Philippe Regimbart, directeur des admissions de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Île-de-France ;
- Erick Roser, inspecteur général de l’Éducation nationale ;
- Isabelle Roussel, inspectrice générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche ;
- Benoît Tock, professeur à l’université de Strasbourg ;
- François Vatin, professeur à l’université de Paris-Nanterre.

Laura Taillandier | Publié le