Bilan de fin d'année : « L’université est en crise car elle est en mutation » selon la CPU

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Concluant une année universitaire riche en actualité lors de sa conférence de presse du 2 juillet 2009, le bureau de la CPU (Conférence des présidents d'université) a tenu un discours volontariste, insistant sur les avancées des dernières réformes. Pas question donc de s’appesantir sur les manifestations d’universitaires, pourtant qualifiées par Lionel Collet, le président de la CPU, de « mouvement le plus important qu’ait connu l’université depuis 40 ans. L’université est en crise car elle est en mutations », a encore ajouté le président de Lyon 1.

Premiers résultats de la loi LRU

La loi LRU et les premières conséquences de l’autonomie ont été longuement évoquées de même que la question du statut des enseignants-chercheurs. Jacques Fontanille, vice-président de la CPU et président de l’université de Limoges, a ainsi mis en avant les premiers avantages de l’autonomie par exemple en matière de création d’emplois : « Nous avons désormais une réelle possibilité de créer de l’emploi public à l’intérieur du plafond de l’Etat.»

De même le nouveau décret sur les enseignants-chercheurs « va dans le sens contraire des craintes de manifestants. Il intègre des charges supplémentaires autrefois considérées comme bénévoles que les établissements devront désormais  prendre en compte. Cela représente un surcoût de plus d’un million d’euro par université ». Prenant en exemple la question des fondations universitaires qui peuvent être créées à la fois par des universités comme par des PRES, Lionel Collet a estimé que « les missions et périmètres des PRES devaient être redéfinies avec précision ». La Conférence a d’ailleurs mis en place un groupe de travail à cet effet.  

Nouveaux accords cadres avec les organismes de recherche

Sur la question de la recherche, Jacques Fontanille s’est félicité de la signature de deux premiers accords cadres entre la CPU et les organismes de recherche, l’un avec l’IRD, le second avec l’INRIA. « Cette négociation vise à définir au plan national les modalités d’un co-pilotage scientifique avec les organismes de recherche, par exemple en matière de thématiques de recherche, de gestion de personnel commun, ou de réponse à des appels d’offres.» Jacques Fontanille a précisé que dans cette négociation, la CPU jouait un rôle de régulateur d’inégalités, ces accords s’appliquant à toutes les universités, quelque soit leur taille, leurs moyens de recherche ou leur capacité financière.

Masterisation : en attente d’une rencontre avec les ministres

Simone Bonnafous, vice-présidente de la CPU a fait le point sur la masterisation des concours de l’enseignement. Ayant démissionnés de la commission Marois-Filâtre, les  représentants de la CPU ont néanmoins continué à travailler régulièrement de leur côté.  Un rapport avec des propositions et différents scénarios possibles devrait être présenté à la mi-juillet. Par ailleurs, la CPU doit rencontrer ces prochains jours les deux ministres en charge de la question. L’objectif final étant d‘aboutir à un référentiel de formation des métiers pour le mois de septembre. Enfin la CPU rappelle la place des universités au centre de l’offre de formation continue des futurs enseignants.


Une rentrée grippée ?
Si la pandémie de grippe a été mentionnée rapidement par Lionel Collet au détour d’une question portant sur la prochaine rentrée, ce sujet fait l’objet d’un développement dans le dossier de presse. La Conférence y indique « suivre avec attention l’évolution de l’épidémie, tant pour l’incidence en matière de santé publique, qu’en matière d’organisation des universités. La Conférence relaie donc les initiatives (…) en faveur d’une mobilisation des chercheurs dans les différentes disciplines concernées par l’épidémie, de la virologie et de l’infectiologie jusqu’aux recherches en sciences humaines et sociales sur sa cartographie, ses incidences socio-économiques, et la gestion de crise. D’autre part elle « invite ses membres à rechercher des solutions à la possible fermeture temporaire de leurs établissements, par la création d’espaces collaboratifs de travail à distance, et d’organisation faisant appel au télé-travail et à la diffusion de cours par internet.»

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