Blocage des universités : François Fillon envisage de déplacer les examens en septembre

Fabienne Guimont Publié le

Dans une interview au Figaro (14 mai 2009), le premier ministre François Fillon déclare avoir demandé à Valérie Pécresse d’étudier « un report des examens en septembre et l’organisation des épreuves en dehors de l’enceinte des universités bloquées » pour les « six universités qui ne sont pas en mesure de faire passer les examens avant la fin du mois de juin ».

« Nous n’accepterons jamais que les examens soient bradés »

Pour Valérie Pécresse, il reste une « petite dizaine » d’universités bloquées. « Nous n’accepterons jamais que les examens soient bradés », a déclaré François Fillon. A l’unisson de Nicolas Sarkozy, il a réitéré la promesse de ne jamais reculer sur l’autonomie des universités.

Du côté des représailles, le chef du gouvernement a indiqué que les forces de l’ordre interviendraient « à chaque fois que [les présidents d’université] le demanderaient » et que cela s’était déjà produit 25 fois (dont Saint-Etienne et Marseille). A l’encontre des enseignants-chercheurs qui organisent des blocages, il les menace de « conséquences sur leur traitement ».

Dénonçant un « incendie » que Valérie Pécresse « a elle-même allumé puis entretenu », la dixième coordination nationale des universités a rappelé son appel à ne pas tenir les examens mais en soutenant parallèlement d’autres modes de validation adaptés aux situations locales pour que les étudiants puissent continuer leurs études, y compris « la neutralisation du semestre et la validation universelle ».

Des présidents demandent « des gestes d’apaisement »

Sept présidents d’université engagés dans le mouvement des enseignants-chercheurs (Pascal Binczak de Paris 8, Lise Dumazy de Grenoble 3, Anne Fraïsse de Montpellier 3, Bernadette madeuf de Paris 10, Greorges Molinié de Paris 4 et Philippe Rollet de Lille 1) ont signé dans Le Monde (14 mai 2009) une tribune appelant le chef de l’Etat à faire « des gestes d’apaisement » « face à la gravité de la situation ». Pour eux, "la sagesse consiste évidemment à décider un moratoire" sur les réformes prises dans l'enseignement supérieur.

L’UNEF demande à Valérie Pécresse « un rendez-vous urgent » pour sortir de la crise. La ministre de l’Enseignement supérieur a choisi Fun radio pour répondre aux auditeurs le 14 mai, de 21 heures à minuit…

Fabienne Guimont | Publié le