Budget 2009 : l'Enseignement supérieur et la Recherche, "priorité gouvernementale"

Fabienne Guimont Publié le
Budget 2009 : l'Enseignement supérieur et la Recherche, "priorité gouvernementale"
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Les grandes lignes du budget 2009 et de la programmation triennale (2009-2012) ont été présentées en conseil des ministres le 26 septembre 2008. Elles confirment les 13500 suppressions de postes au ministère de l’Education nationale pour 2009. Premier employeur de fonctionnaires, l’Education nationale paie le plus lourd tribut dans l’ensemble de la fonction publique (- 30 627 postes) avec un départ sur trois non remplacé, contre un sur deux en moyenne. Confirmées également les 900 suppressions de postes dans l’Enseignement supérieur et la recherche mais le ministère est considéré comme une « priorité budgétaire » du gouvernement.

Dans l’Education nationale, le budget présenté le 26 septembre 2009 annonce une hausse de 1,59% avec 59,991 milliards d’euros, contre 59,053 en 2008. Parmi les 13 500 suppressions de postes dans l’enseignement scolaire public et privé, 1800 correspondent à des non-renouvellements de départs en retraite, 3000 sont gagnés sur les postes de remplaçants et 4450 sur des stagiaires. Des annonces qui reprennent en partie ce que Xavier Darcos avait déclaré à la rentrée sur les « 20% de remplaçants non utilisés ».  

L’Enseignement supérieur s'en sort mieux dans le cadre de ce budget placé sous le signe des restrictions. L'enseignement supérieur et la recherche héritent d'une enveloppe de 24,16 milliards d’euros. « Une priorité absolue de mon gouvernement, et une composante essentielle de notre politique en faveur de l'innovation", déclarait cette semaine François Fillon, lors de son déplacement à Grenoble sur le thème des pôles de compétitivité. Sur 2009, 2010 et 2011, 1,8 milliard d’euros supplémentaires sont ainsi prévus. Une hausse absolue similaire à celle de l’an dernier (soit +6,5% en 2009 contre +7,8% en 2008). Sur cette somme, en 2009, 655 millions d’euros proviennent des « dépenses fiscales en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche », avec notamment le triplement du montant du crédit impôt recherche soutenant la recherche privée.

Le ministère de l’Enseignement supérieur indique que le budget peut aussi compter sur des « financements innovants » : les partenariats publics-privés en faveur de l’immobilier universitaire dégageront 170 millions d’euros en 2009 et les intérêts de l’Opération campus 160 millions d’euros. Soucieux de connaître leurs moyens pour le passage à l’autonomie, les présidents d’université pourront compter sur 107 millions d’euros supplémentaires. L’engagement d’un milliard d’euros de plus pour l’enseignement supérieur entre 2008 et 2012 est tenu (1,154 milliards d’euros en 2009, 1,019 milliard en 2010, 977 millions en 2011). La CPU s’inquiète de la perspective du non renouvellement d’emplois vacants, avec le transfert de la masse salariale des personnels aux universités passant à l’autonomie. Sur ce point, les réponses ne sont pas encore arrivées. 

Les précisions sur les 900 suppressions de postes

Les 900 suppressions de postes se décomposent à part égale entre l’enseignement supérieur et la recherche. Ils correspondent selon les calculs du ministère à un fonctionnaire sur 12 partant à la retraite qui ne serait pas remplacé. 225 postes d’allocataires et 225 post-doctorats ne seront pas renouvelés. Les non-renouvellements ne concerneront pas les enseignants-chercheurs. Les rémunérations bénéficieront de 173 millions d’euros supplémentaires en 2009 (759 millions sur trois ans).

Fabienne Guimont | Publié le