Budget 2010 : les universités en attente de précisions

Julia Zimmerlich Publié le
Valérie Pécresse a présenté, le 21 janvier 2010, la répartition du budget entre les universités. Avec une hausse moyenne de 6% de leurs moyens de fonctionnement, les présidents d’universités, qui découvraient pour la plupart le montant de leur dotation le matin même, restent prudents.

« J’aurais préféré avoir eu connaissance de la répartition des budgets plus tôt, mais on ne peut pas bouder son plaisir quand on sait que les universités auront plus que l’année dernière », commente Lionel Collet, président de la CPU à la fin du discours de Valérie Pécresse.

Satisfaction mesurée

Les présidents d’université affichaient tous une satisfaction mesurée à l’annonce des enveloppes de chaque université. Les moyens de fonctionnement, en hausse constante depuis 2007, progressent de 6% en moyenne (identique à celle de 2009), avec des augmentations comprises entre 3,7% et 13,8% par rapport à l’an passé.

Pour se prononcer, chacun doit analyser dans les prochains jours ces dotations au regard des nouvelles charges transférées aux universités. « La grande difficulté est de pouvoir comparer ces évolutions budgétaires alors que nous sommes sur un périmètre de compétences élargie, explique Louis Vogel, président de l’université Paris 2. Mais il est certain qu’il y a un effet de rattrapage depuis 2007. L’université était le parent pauvre de l’enseignement supérieur depuis 40 ans. »

Sympa 2 reste flou

Les critères de répartition des moyens aux universités ont été revus et corrigés par le gouvernement, « en concertation avec des présidents », affirme Valérie Pécresse. « Le nouveau modèle Sympa 2 n’est pas encore stabilisé. Des arbitrages sont en cours », nuance Yves Lecointe, président de la commission des moyens à la Conférence des présidents d'université.

Parmi les ajustements décrits par la ministre : le rééquilibrage entre le poids de la licence et celui du master, portés respectivement à 58% et 42%, contre 50% et 50% auparavant. Pour les établissements de taille réduite, pénalisés par Sympa 1 du fait de la part élevée de leurs frais fixes dans leur budget global, les 10 000 premiers étudiants ont été revalorisés à hauteur de 5% dans le nombre total d’étudiants. La pondération des DUT et des écoles d’ingénieurs a également été relevée et leur "performances" prises en compte dans l’allocation des moyens indique le communiqué ministériel.

45 millions pour l'équivalence TP/TD

Enfin une enveloppe de 45 millions d’euros doit compenser le surcoût engendré par l’équivalence entre travaux pratiques et travaux dirigés. Lionel Collet a souligné les efforts du ministère pour la prise en compte de ces demandes d’ajustements de Sympa, mais « nous devons encore faire évoluer le système avec l’introduction d’un nouveau critère : celui de l’efficience des établissements, c'est-à-dire le rapport entre la performance et le taux d’encadrement. »

La transparence affichée du ministère reste pourtant floue pour certains. « Il n’y a pas de communication claire sur les critères de Sympa. Même si le système a été corrigé, on ne sait toujours pas se situer les uns par rapport aux autres » explique Jean-Pierre Gesson, président de l’université de Poitiers.

Les gagnantes et les perdantes en 2010

16 universités bénéficient d’une augmentation de leur budget de plus de 10% : Angers, Clermont-Ferrand 1, Lille 2, Paris 13, Saint-Étienne, Versailles Saint-Quentin, CUFR JF Champollion, Bretagne Sud, Chambéry, La Rochelle, Le Mans, Marne-La-Vallée, Nîmes, Toulon, Grenoble 2, Toulouse 1. Huit universités reçoivent moins de 4% d’augmentation : Aix-Marseille 2, Lille 1, Paris 4, 5 et 7, Strasbourg, Mulhouse, Grenoble 2 et 3, Toulouse 1.

Tableau de synthèse des moyens supplémentaires 2010 par université

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