Classement des Mines : une reconnaissance des formations d'élite à la française

Jessica Gourdon Publié le
L'école des Mines ParisTech sort le 1er mars 2011 la cinquième édition de son classement mondial des établissements d'enseignement supérieur, basé sur la formation des P-DG. HEC, l'X et l'ENA figurent en très bonne place.

Harvard, Tokyo University, Keio University, HEC : le quatuor de tête du classement international des établissements d’enseignement supérieur établi chaque année par l’école des Mines ParisTech fait pour la première fois la place à une école de commerce française. Conçu comme une contre-attaque au classement de Shanghai, sa méthodologie permet à la France d’être le 3ème pays le plus représenté, derrière les Etats-Unis et le Japon. Autre changement par rapport à l’année dernière : la montée en puissance des universités chinoises, qui sont pour la première fois plus représentées que les institutions britanniques.

Un seul critère : la formation du P-DG

Cette édition 2011, révélée le 1er mars 2011, est construite comme les précédentes, à partir d’un seul critère : la formation du n°1 des 500 plus grosses entreprises mondiales, selon la liste du magazine Fortune. Pour cette édition, les chercheurs ont pu reconstituer le parcours de 487 d’entre eux. Chaque dirigeant obtient un point, réparti entre les différentes formations suivies : si un P-DG est passé par Sciences Po et l’Ena, chacune obtient 0,5 point.

Avec cette méthodologie, les grandes écoles françaises tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. Polytechnique arrive 7ème (sur 392 institutions classées), l’ENA est 9ème, Sciences Po 17ème. L’Insead et les Mines se placent en 21ème position. En revanche, aucune université française ne figure dans le classement, à l'exception de Paris-4, citée à la 234e place, car Alexander Wynaendts, le P-DG hollandais d'Aegon, y a préparé un diplôme, après son cursus à Supélec (229ème).

Un classement critiqué

Depuis sa première édition en 2007, ce classement a suscité de nombreuses critiques : il mesure la pertinence d’une formation il y a 30 ou 40 ans, lorsque ces dirigeants l’ont suivie ; il est trop tributaire de l’origine des entreprises examinées ; il n'utilise qu'un seul critère ; il ne reflète pas la qualité des formations suivies.

De plus, certains résultats peuvent paraître surprenants. Ainsi, l'EBS (European Business School) figure en bonne place (92e), uniquement car Michel Landel, le dirigeant de Sodexo, a suivi cette école de commerce postbac basée à Paris. L’EN3S (école nationale de la sécurité sociale) apparaît également, car Jean Azéma, le n°1 de Groupama, y a fait ses classes ! Cette école figure ainsi au même niveau que l'ESCP Europe et l'Essec, à savoir à la 229e place.

Les auteurs reconnaissent eux-même que la notion même de classement "perd tout son sens au-delà du 58ème rang, puisqu’alors les établissements ont alors formé moins de l’équivalent de 2 dirigeants". Néanmoins, le "top 20" de ce ranking reste intéressant : il permet de comprendre à quel point, en France, la formation des "élites" est concentrée dans un petit nombre d'institutions aux promotions très réduites ; et il donne un indicateur de la puissance du réseau d’anciens de ces institutions.

Jessica Gourdon | Publié le