Combien de rapports sur le supérieur encombrent les tiroirs de l’administration française sans jamais avoir été mis en oeuvre ? Difficile à dire. En tout cas, le rapport Chabbal n’en fera pas partie. Petit à petit, ses préconisations prennent vie. En premier lieu, la notion de collégium s’impose dans les écoles d’ingénieurs, au gré d’initiatives locales.
À Strasbourg, un collégium qui regroupe les composantes ingénierie, économie et management de la nouvelle université unique a vu le jour. Sans en avoir le nom, l’Institut polytechnique de Bordeaux ressemble fort à la structure proposée par Robert Chabbal.
Le Collegium, pour rendre lisible une offre de formation sur un site
« Chaque site s’organise à sa manière dans une logique bottom-up », souligne Paul Jacquet, président de la Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), à l’initiative du rapport avec les conseils généraux des mines et des technologies de l’information.
L’idée de collégium fait également son chemin au sein de l’administration. Patrick Hetzel, directeur général de l’Enseignement supérieur, voit dans ce concept « une marque ombrelle capable de rendre plus lisible une offre de formation sur un site ».
La recherche partenariale mieux prise en compte
Autre préconisation du rapport, une meilleure prise en compte de la recherche partenariale dans l’évaluation des écoles d’ingénieurs est à l’étude. Un groupe de travail s’est mis en place entre l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) et la CDEFI pour réfléchir aux indicateurs de mesure de la recherche partenariale : contrats de recherche, brevets...
L’Observatoire des sciences et techniques (OST) est partie prenante. Un bêta-test doit être effectué auprès de quelques établissements d’ici à la fin février pour évaluer la pertinence de ces critères. Dernier chantier, moins avancé : l’élaboration d’une formation doctorale en ingénierie pour orienter les thésards vers le monde de l’entreprise. Vaste programme !
