Colloque des IUFM : leur avenir est dans la recherche

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Le moral laminé par deux années de lutte contre la mastérisation, les directeurs d’IUFM se sont réunis en colloque, les 25 et 26 novembre 2010, pour réfléchir à leur avenir. « Deux jours de débats passionnés », de l’aveu du président de la CDIUFM, Gilles Baillat, qui ont permis de dégager un projet pour les IUFM : la structuration de la recherche en éducation.

Pour la CDIUFM, il est temps de rattraper le retard en la matière, dans un contexte politique favorable pour se faire entendre. Trois propositions ont été formulées à l’issue du colloque : créer un grand organisme pour la recherche en éducation, définir des programmes de recherche qu'il faudra doter d’allocations de ressources et, constituer un réseau européen de chercheurs sur des thématiques communes.

Faire émerger une communauté de scientifiques comprenant tous les chercheurs qui réfléchissent sur l’éducation

« Nous voulons voir émerger une communauté de scientifiques comprenant tous les chercheurs qui réfléchissent sur l’éducation, pas seulement en sciences de l’éducation, mais aussi en psychologie, en sociologie, en histoire », a souligné Gilles Baillat. Parmi les grands champs de la recherche à défricher, ce dernier a cité, par exemple, le passage d’un système éducatif basé sur l’acquisition de connaissances à un système reposant sur l’appropriation de compétences.

Quant à la réforme de la mastérisation, elle n’était pas la question centrale lors de ce colloque. « Son impact dépasse désormais le cadre des IUFM et la seule formation des enseignants, estime Gilles Baillat. L’intégration des IUFM dans les universités et le passage de la licence au master contraignent aujourd’hui l’Université à repenser sa recherche en éducation. Personne n’avait anticipé cette conséquence ».

La CDIUFM enterre l’INRP

L’Institut national de recherche pédagogique (INRP) va devenir un institut rattaché à l’Ecole normale supérieure de Lyon, sans soulever d’émotion chez les directeurs d’IUFM, qui demandent la création d’un grand organisme pour la recherche en éducation. Pour ces derniers, l’INRP n’a jamais joué son rôle. « Placé sous la double tutelle des deux ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Education, l'INRP a toujours eu des missions contradictoires et des personnels aux statuts divers », explique Gilles Baillat qui y a travaillé pendant cinq ans. « C’est un organisme trop fragile pour la recherche, même s’il apportait un soutien financier important aux thésards ».

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