Comment attirer les étudiants : les villes universitaires s’interrogent

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Jeudi 21 octobre 2010, à Reims, l’AVUF (Association des villes universitaires de France) consacrait son colloque national au thème « L’Étudiant et la Cité » .

Où vont les étudiants et pourquoi ? Sans surprise, les travaux universitaires présentés en ouverture du colloque de l'AVUF confirment qu'ils sont happés par les grands pôles régionaux. En revanche, les statistiques révèlent que Paris n’a pas le pouvoir d’attraction qu’on pouvait lui prêter : moins de 20 % des jeunes d’autres régions viennent y étudier.

Chantal Brutel, responsable de la division statistique régionale, locale et urbaine du département action régionale de l’INSEE, a précisé ces résultats. Selon son étude (1), il apparaît que « trente villes regroupent les trois quarts des étudiants de 18 à 24 ans, conséquence de la forte concentration de l’offre de formations supérieures ». Parmi les villes phares : Poitiers, Montpellier, Nancy, Rennes, Dijon… Toulouse apparaît moins attractive pour les étudiants que pour la population globale. Attirer les étudiants, c’est bien. Garder les diplômés en leur offrant des emplois adaptés à leurs qualifications, c’est mieux. L’étude de l’INSEE montre que « ces trente même villes ne concentrent plus que la moitié des jeunes adultes de 25 à 29 ans ». Et soulève notamment un problème d’aménagement du territoire.

Le logement, frein à la mobilité


Comment attirer et intégrer les étudiants dans la ville ? Le sujet a fait l’objet d’une table ronde au colloque de l’AVUF. « Il faut des niches universitaires et une qualité de vie particulière », affirme Marc Sebeyran, premier adjoint à la ville de Troyes. La cité, sans passé universitaire, a travaillé d’arrache-pied pour installer son campus à 50 mètres de sa cathédrale, en plein centre-ville historique.

De leur côté, Arielle Piazza, maire-adjointe de Bordeaux, et Yann Yver, de la fédération InterCampus Reims, ont présenté les dispositifs d’accueil mis en place dans leurs villes respectives : la journée « Bordeaux accueille ses étudiants » et la « Welcome Week ». Une nouvelle fois, la table ronde a soulevé le problème de l’emploi mais aussi celui du logement, principal poste de dépenses pour les étudiants, condition sine qua non pour venir étudier dans une ville et par conséquent, frein possible à la mobilité.

La vie étudiante aux PRES ?


L’après-midi, le colloque de l’AVUF s’est penché sur deux autres problématiques : la participation des étudiants à la vie locale et le partage des compétences entre universités, collectivités, CROUS, etc. Sur ce dernier thème, les participants au colloque sont tombés d’accord : tout le monde intervient sur quasiment tous les domaines (à l’exception des transports, qui reviennent aux collectivités). Comment coordonner les actions ? Communiquer paraît indispensable. Pour le reste, « il n’y a pas de modèle », indique Vincent Labouret, vice-président de l’association des directeurs des CROUS. Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur, avait évoqué la participation des PRES à la vie étudiante à titre expérimental. Là encore, « chaque situation est unique », déclare Camille Galap, président de l’université du Havre et représentant de la CPU (Conférence des présidents d’université), absent pour cause d’occupation nocturne de son établissement mais représenté par Pierre Albertini, délégué général de l’AVUF. Et de citer les différences entre le PRES de Montpellier, au site unique, et le PRES de Normandie, partagé entre Rouen, Caen et Le Havre.

 
(1) « Jeunes et territoires. L’attractivité des villes étudiantes et des pôles d’activité », INSEE, janvier 2010.


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