Concours des écoles de commerce : l’ESC, enfin estimable aux yeux des khâgneux ?

Géraldine Dauvergne Publié le
Concours des écoles de commerce : l’ESC, enfin estimable aux yeux des khâgneux ?
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Presque 15 % de candidats supplémentaires pour les sept écoles du concours Ecricome (1) et 9 % pour les trente écoles des concours de la BCE (2) : les ESC attirent de nouveau les candidats.

Le succès rencontré par les concours aux ESC s’explique en partie par le récent attrait des bacheliers pour les prépas HEC, dont les effectifs augmentent régulièrement depuis trois ans. Mais c’est le nombre des élèves issus des classes préparatoires littéraires (khâgnes) qui marque, lui, une progression historique. Ceux-ci représentent désormais 12 % des candidats à la BCE – le cap des 1 000 candidats littéraires est franchi cette année –, soit une hausse de plus de 20 %.

Le bond est encore plus spectaculaire du côté d’Ecricome qui enregistre 528 candidats littéraires cette année (3), au lieu de 301 l’an dernier. « Jusqu’à présent, de rares candidats littéraires postulaient aux parisiennes, qu’ils mettaient en concurrence avec les ENS et Sciences po, explique Thierry Debay, à la DAC(4). Les khâgneux pensent davantage à leur devenir, d’autant que Sciences po Paris ne leur ouvrira bientôt plus directement ses portes. Du coup, une ESC devient un débouché estimable. »

Gratuité des inscriptions aux étudiants boursiers. Alors qu’il postulait en moyenne à 7,4 écoles de la BCE il y a trois ans, chaque candidat issu de prépa en choisit désormais 8,2. Une multiplication des candidatures qui s’explique en grande partie par la décision collégiale d’accorder la gratuité des inscriptions aux étudiants boursiers. « Voyant que ça ne leur coûterait rien de plus, les boursiers ont coché presque deux écoles supplémentaires au moment des inscriptions », observe Thierry Debay. Un effet d’aubaine dont les directeurs d’école se méfient. C’est la fréquentation des oraux, puis le choix ultime de chaque admis qui traduiront le vrai succès d’une école. « Le phénomène de compétition n’en est que plus vif, prévient Thierry Debay, d’autant que ces mesures en faveur des boursiers coûteront cher aux écoles, qui toucheront moins de droits d’inscription et verront croître le coût des jurys au moment des oraux. »

Le succès des ESC en région. Ce sont les écoles les plus réputées qui progressent le moins et les « petites » ESC provinciales qui rencontrent le plus de succès cette année, l’ESC Brest en tête qui fait plus que doubler le nombre de ses candidats, boursiers ou non. « Lorsqu’il y a de nouveaux candidats, ils se distribuent là où il y a des places, analyse Thierry Debay. Les plus petites écoles, dont on a parfois mis en cause la survie, bénéficient de la très bonne réputation des ESC en général. » Une frange des boursiers s’est tout de même portée dans les écoles du haut du classement. « La gratuité libère au moins le fantasme de concourir sans risque financier », indique Thierry Debay.

(1) www2.ecricome.org.

(2) Banque commune d’épreuves, www.concours-bce.com .

(3) + 11 % dans la filière A/L, + 78,5 % en LSH et... + 173 % en B/L !

(4) Direction des admissions et concours de la CCIP, qui gère la BCE.

(5) L’ESC Tours-Poitiers était jusqu’en 2007 membre de la BCE. Elle a rassemblé l’an dernier 3 635 candidats communs avec le CERAM.

Géraldine Dauvergne | Publié le