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Conflit Israël-Hamas : Sylvie Retailleau alerte face aux dérives et "manifestations de haine" dans le supérieur

Clémentine Rigot Publié le
Conflit Israël-Hamas : Sylvie Retailleau alerte face aux dérives et "manifestations de haine" dans le supérieur
La ministre de l'Enseignement superieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau. // ©  Eric TSCHAEN/REA
Face à la recrudescence d'actes et propos antisémites et discriminatoires en France suivant les attaques du Hamas en Israël, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, enjoint les chefs d’établissements à redoubler de vigilance.

Sylvie Retailleau s’est adressée, dans une lettre ouverte du 9 octobre, aux présidents d’université et aux directeurs d’établissements, les alertant sur les "manifestations de haine", quelques jours après les attaques terroristes ayant eu lieu en Israël.

"L'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, sont interdites par la loi et doivent être sanctionnées. Elles ne constituent pas des idées, mais des transgressions intolérables de notre cadre républicain", rappelle ainsi la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui redit "la plus grande fermeté de l'État face à de telles dérives".

Signaler les délits au procureur de la République

"Il vous appartient, en votre qualité de chef d’établissement et en responsabilité, de prendre toutes les mesures nécessaires afin de veiller au respect de la loi et des principes républicains, de prévenir toute situation susceptible de causer un trouble à l’ordre public et de garantir à chacune et chacun des conditions d’études et de travail en toute sérénité et en toute sécurité", précise la ministre.

Elle "invite" par ailleurs les établissements "à apporter à tout manquement les sanctions disciplinaires et suites judiciaires appropriées, y compris en les signalant au procureur de la République". Elle évoque également la possibilité "d'étudier des procédures de dissolutions de toute structure s'engageant dans des agissements répréhensibles".

France Universités aussi en alerte

France Universités condamne de son côté, dans un communiqué du 11 octobre, "avec la plus grande fermeté les attaques terroristes perpétrées en fin de semaine dernière par le Hamas sur le territoire israélien contre des populations civiles, parmi lesquelles des étudiantes et étudiants".

"Les présidentes et présidents d’université ne laisseront pas prospérer dans leur établissement des initiatives visant, sous couvert de débattre de la situation au Proche-Orient, à faire circuler des propos chargés d’antisémitisme", assure France Universités qui rappelle que "l’antisémitisme, "comme toutes les formes de racisme, est un délit, non une opinion, justifiant qu’un signalement en soit fait sans délai au procureur compétent".

Une vigilance particulière face aux actes antisémites

L’occasion pour Sylvie Retailleau de rappeler la parution, plus tôt ce mois, d’une enquête réalisée par Ipsos sur les "actes et expressions à caractère antisémite dans le cadre des études supérieures". Dans ce contexte, la ministre a annoncé avoir invité le président de l’Union des étudiants juifs de France pour une rencontre dans le but de "renforcer notre action dans la prévention et la lutte contre les actes antisémites".

La réunion des représentants des conférences d’établissements d’enseignement supérieur et des référents "racisme et antisémitisme" est aussi prévue, afin de "rappeler les orientations qui ont été réaffirmées dans le cadre du plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations", souligne-t-elle.

De son côté, le syndicat CGT FERC Sup, dénonce "l’instrumentalisation de cette tragédie par la ministre et par le gouvernement français autour de vaines polémiques politiciennes", pointant du doigt le communiqué de la Rue Descartes qui, sans citer d’actes ou événements précis, fait état "d’actions et des propos d’une particulière indécence".

Clémentine Rigot | Publié le