De petites universités pluridisciplinaires se regroupent pour faire entendre leur voix

Delphine Dauvergne Publié le
Douze universités pluridisciplinaires hors santé ont décidé de se regrouper en réseau pour défendre leurs établissements de proximité, qui seraient menacés par les grands ensembles universitaires des métropoles.

Après la promulgation de la loi sur l’enseignement supérieur du 22 juillet 2013, des universités dites "de proximité" ont porté l’idée de créer un réseau pour peser sur l’évolution de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Lancé fin janvier 2014, celui-ci regroupe pour l’instant 12 universités : Bretagne Sud (UBS), Chambéry, Le Havre, Littoral Côte d'Opale (ULCO), Haute-Alsace-Mulhouse (UHA), Le Maine, Nîmes, Pau et les pays de l'Adour (UPPA), Perpignan, La Réunion, Toulon et Valenciennes.

L’instauration de communautés d’universités et établissements ainsi que la multiplication de fusions ont fait ressentir à ces universités la nécessité de se rassembler dans un réseau pour ne pas se faire engloutir et garder leur autonomie.

"Mon université seule ne fera pas le poids à la CPU [Conférence des présidents d'université] pour faire évoluer le système d'allocation des moyens SYMPA, mais si nous sommes une vingtaine de présidents d’université à faire des interventions dans le même sens, cela aura plus d’impact", avance Rachid El Guerjouma, président de l’université du Mans. Et d'expliquer que ce modèle de répartition défavorise les petites universités, "sans prendre en considération leurs spécificités et se contentant de données macro".

Ces universités de proximité ont un rôle social à assumer, poursuit-il, "il faudrait que le taux de boursiers soit pris en compte dans SYMPA".

Si nous sommes une vingtaine de présidents d’université à faire des interventions dans le même sens, cela aura plus d’impact (R. El Guerjouma)

Ce réseau aura aussi pour but de promouvoir les atouts de ces universités pluridisciplinaires hors santé. "Elles sont les premières à mettre en place des pédagogies innovantes, comme l’apprentissage, car elles fonctionnent à taille humaine et permettent un meilleur suivi", rappelle Rachid El Guerjouma. Il vante également le "rôle de levier de développement économique de ces universités, qui sont généralement le troisième ou quatrième entrepreneur sur leurs territoires". Ces universités réclament également une meilleure répartition des fonds structurels européens.

S'il n'a pas de président ou de projets concrets, le réseau souhaite en revanche médiatiser son initiative auprès du grand public.

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