Des apprentis satisfaits de leur stage à l’étranger

Frédéric Dessort Publié le
En lançant le nouvel Erasmus+, l’Union européenne entend donner une impulsion aux projets de mobilité internationale, notamment aux stages pour les apprentis. Ce programme intègre en effet les financements Léonardo dédiés à la formation professionnelle. Le point avec Interface.

Le stage à l'étranger est une expérience partagée par 3,1 % seulement des apprentis français de catégorie IV et V, sortis de leur établissement après 2010-2011, contre 10 % en moyenne des sortants du système scolaire la même année, révèle le CEREQ (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Une étude récente (1) de l'A2E2F (Agence Europe éducation formation), qui gère Erasmus+ en France, mesure pour la première fois l'effet de ces expériences internationales.

Pour la majorité des 908 apprentis (niveaux IV et V) suivis par le CEREQ, les bénéfices retirés de ces séjours en entreprise d'une à trois semaines en 2012-2013 sont nombreux : meilleure adaptabilité, confiance en soi, autonomie, employabilité accrue, et même motivation à poursuivre les études (45 % des répondants)... Même s'il est encore trop tôt pour en évaluer l'impact en matière d'insertion professionnelle.

Dans le Lot-et-Garonne, le CFA de Sainte-Livrade, Nérac et Villeréal (350 apprentis dont 270 de niveaux IV à V) lance, pour la période juin 2014-mai 2016, sa troisième vague de projets de mobilité. "Dans le domaine équestre, c'est un véritable tremplin vers l'emploi pour les trois quarts des apprentis ; dans les activités agricoles, c'est moins clair, souligne Pascale Talet, enseignante et chargée de mission coopération européenne et internationale au sein de l'établissement. Ce qui est sûr, c'est que ces expériences sont souvent très positives : cela a donné envie aux élèves de se perfectionner, de se professionnaliser, et même de poursuivre leurs études !"

L'étude révèle pourtant des points noirs dans la mise en œuvre de ces stages. Le processus de sélection des apprentis d'abord, qui tend à favoriser les meilleurs éléments. Mais aussi la paperasserie importante et la complexité des financements européens (2) qui découragent beaucoup d'établis­se­ments. "Si je n'avais pas le soutien de chargés de mission du ministère de l'Agriculture et de la Région Aquitaine... je n'aurais sans doute pas pu monter ces projets", reconnaît Pascale Talet.

Autre difficulté : "Pour des projets de cette taille, le reporting demandé par l'Europe peut paraître excessif ", conclut René Briand, professeur au lycée professionnel Saint-Yves, à Bain-de-Bretagne (35).

(1) "Mobilité en Europe et employabilité des apprentis et des demandeurs d'emploi".

(2) Les stagiaires sont soutenus financièrement par Erasmus+, les Régions et les CFA.


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Frédéric Dessort | Publié le