Des enseignants-chercheurs anglo-saxons se rebiffent contre les éditeurs scientifiques

De notre correspondante en Grande-Bretagne, Elisabeth Blanchet Publié le
L'neseignement supérieur anglo-saxon est secoué par ce qu'on appelle déjà «le printemps universitaire», en référence au printemps arabe. Révoltés par la mainmise des éditeurs spécialisés sur les publications, une poignée d'universitaires ont décidé de la briser et de permettre, à terme, l'accès libre et gratuit des articles scientifiques. Une fronde partie de Grande-Bretagne qui gagne les universités américaines, dont la prestigieuse Harvard.

Le constat est simple : la grande majorité des publications scientifiques dans le monde (estimée à 1,5 million de nouveaux articles par an) est diffusée dans des revues qui appartiennent principalement à trois grands éditeurs : Elsevier, Springer et Wiley. Après relecture des papiers proposés, ces derniers les publient dans des revues spécialisées qui ne sont accessibles aux chercheurs que par abonnement. Des abonnements généralement contractés par les bibliothèques des universités et qui peuvent leur coûter chacune jusqu'à 20.000 € par an.

10.000 universitaires engagés

Révolté par ce système, Tim Gowers, prestigieux mathématicien de Cambridge, poste en janvier une note sur son blog : pourquoi son travail et celui de ses collègues devraient-ils être publiés dans des journaux qui coûtent aux universités et aux contribuables britanniques des millions de livres sterling chaque année ? Avec quelques collègues, ils décident de boycotter le système en refusant de publier dans les revues d'Elsevier.

De fil en aiguille et blog à l'appui , ce sont près de 10.000 universitaires de par le monde qui soutiennent aujourd'hui la campagne lancée par Tim Gowers. Tout récemment, un allié de taille a également signé : The Wellcome Trust (deuxième fondation de recherche médicale au monde après la Bill & Melinda Gate Foundation).

Le mouvement s'étend même outre-Atlantique où l'université de Harvard, exaspérée par les abonnnements de plus en plus élevés des éditeurs universitaires, vient de publier un mémo pour encourager ses chercheurs à publier leurs travaux dans des revues accessibles à tous.

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