Deux ministres en soutien aux grandes écoles pour les 50 ans de la CGE

Ariane Despierres-Féry Publié le
Deux ministres en soutien aux grandes écoles pour les 50 ans de la CGE
La CGE a célébré ses 50 ans à la Cité universitaire de Paris. // ©  Ariane Fery pour Educpros
Deux ministres ont fait le déplacement. Sylvie Retailleau et Stanislas Guerini sont venus exprimer le soutien de la puissance publique lors de la soirée de célébration des 50 ans de la Conférences des grandes écoles. Un soutien qui n’est pas exempt d’attentes voire d’exigences vis-à-vis de la contribution des grandes écoles pour relever les enjeux du pays.

Comme un symbole Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques étaient présents lors de la soirée de gala des 50 ans de la Conférence des grandes écoles (CGE).

Mais ce sera donnant-donnant. Le soutien et la reconnaissance impliquent des responsabilités et une contribution pour accompagner les pouvoirs publics et le pays pour relever ses enjeux socio-écologiques et socio-économiques.

Relever les défis, ensemble

Car les enjeux de diversité, d’excellence et de transition écologique animent tant les grandes écoles que la puissance publique. Comment dès lors s’allier pour les relever ensemble ? Les ministres ont annoncé la direction à prendre, ensemble. Ensemble le mot a été prononcé à plusieurs reprises par Stanislas Guerini et Sylvie Retailleau.

L’un des défis de la nation sera en effet de préparer sa jeunesse à l’évolution des métiers à l’horizon 2030. Et pour la ministre Retailleau, "les grandes écoles sont à même de répondre aux exigences du monde de demain".

"La CGE est à ce titre un cercle de réflexion et analyse le monde contemporain de l’ESR", a constaté Sylvie Retailleau, insistant également sur l’adaptabilité de ces établissements. "Les grandes écoles savent faire évoluer leurs modèles pour répondre aux enjeux socio-écologique et socio-économiques."

Les grandes écoles sont ainsi appelées à former les cadres de demain dans les "métiers en tension, les métiers en évolution et les métiers d’avenir", en adaptant leurs formations, en faisant évoluer les parcours et les enseignements. La ministre compte aussi sur les grandes écoles pour "leur mobilisation dans les territoires", et leurs relations étroites avec les entreprises.

Les grandes écoles, soutien pour développer la diversité dans la fonction publique

Si le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, était présent, c’est que le nombre de candidats a baissé de moitié depuis dix ans et est même trois fois moindre depuis vingt ans. Or, "les défis de la fonction publique sont liés à vos réflexions et il n’y a pas de plus bel endroit que la fonction publique pour ceux qui sont en quête de sens".

Il appelle ainsi les grandes écoles à former les cadres qui mèneront demain la transformation de la fonction publique, qui lui permettront de relever ses défis de la diversité et des transitions.

Pour cela plusieurs leviers à activer par les grandes écoles et annoncés par Stanislas Guerini : multiplier par trois le nombre de mentors, aujourd’hui au nombre de 1.500 ; développer l’apprentissage dans la fonction publique pour en faire une condition de pré-recrutement (le ministre annonce 30.000 apprentis à ce jour).

Autre annonce : les écoles d’ingénieurs sont appelées à ouvrir des prépa talents dès la rentrée 2024. "Dans une logique de professionnalisation, les écoles de la haute fonction publique (membres de la CGE, NDLR), préparent les futurs cadres de la fonction publique à se projeter dans une carrière. Nous avons besoin des meilleurs talents pour relever nos défis". Et le ministre Guerini de les qualifier "d’écoles d’application après les grandes écoles".

Oui, les grandes écoles font de la recherche

Sylvie Retailleau a aussi donné le sourire aux dirigeants des grandes écoles présents en mentionnant à plusieurs reprises la contribution de ces établissements à la recherche et à l’innovation. Un point que les grandes écoles avaient du mal à faire reconnaître malgré leur insistance à le faire savoir.

Selon un principe de réalité, la bascule aurait été atteinte grâce au travail de formalisation chiffrée de la production mené par Anne Beauval, ancienne directrice adjointe d’IMT-Atlantique. Notons aussi que la ministre en tant que femmes de sciences et ancienne présidente de l’université Paris-Saclay est particulièrement sensible à cette dimension, et qu’elle a côtoyé de très près des grandes écoles parmi les plus productives en matière de recherche sur le plateau de Saclay.


Un plan pour renforcer la place des femmes dans les sciences

La ministre Retailleau a également rappelé les enjeux de diversité et notamment de féminisation des filières scientifiques, dans la foulée de la Première ministre, Elisabeth Borne, et ses annonces du 8 mars 2023.
Plus concrètement, elle a évoqué la mise en place d’Assises, "de travaux ayant pour objectif de renforcer la place des femmes dans les sciences par mon ministère, avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes". L’objectif étant d’avoir "un plan ambitieux à l’été 2023".

Un nouveau dispositif de moyens, d’objectifs et de performance en préparation

Traduction directe de ces annonces (demandes ?), selon nos informations, la ministre Retailleau attend les grandes écoles publiques ce vendredi pour le lancement d’un nouveau dispositif : l’intégration d’indicateurs dans les contrats de d'objectifs, de moyens et de performance (COMP).

Les contrats quinquennaux devraient ainsi être désormais liés aux financements. Et Paris-Saclay devrait faire partie de la première vague des établissements concernés par ce dispositif.

Ariane Despierres-Féry | Publié le