Doctorants, tous dopés ?

Olivier Monod Publié le
Une récente étude laisse supposer que les doctorants s’esquintent la santé au travail. Plus de deux tiers des jeunes chercheurs français ont entamé ou accentué un comportement addictif depuis le début de leur thèse.

La thèse nuit-elle à la santé ? Laetitia Gérard, docteure en sciences de l’éducation et chercheure associée au laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication à l'université de Lorraine, avance sérieusement cette hypothèse. D’après son enquête menée auprès de 326 doctorants, 72,6% des répondants ont commencé à consommer ou davantage consommé un produit addictif depuis le début de leur thèse. Autre résultat troublant : 26,4% des personnes interrogées reconnaissent avoir développé une addiction durant leur doctorat.


Heureusement le café (49,7%) et les sucreries (31%) arrivent en tête mais ils sont suivis par les vitamines (20,2%), l’alcool (15,6%), les antidépresseurs (6,7%) voire les drogues (3,1%). Ceci s’accompagne d’autres signaux inquiétants. 57% des doctorants interrogés disent prendre de l’alcool plus d’une fois par semaine contre seulement 30% des étudiants selon une étude récente.


La scientifique, dont les résultats ont été publiés sur le site docteo et feront partie d’un livre en cours de finalisation, met en parallèle ce comportement avec le stress généré par la thèse. Elle a mis en évidence un lien entre la hausse de la consommation de substances addictives et le niveau de stress perçu par le doctorant. Laetitia Gérard reste prudente vis-à-vis de ces résultats. « Il s’agit d’une enquête exploratoire qui mérite d’être fouillée », explique-t-elle. A suivre…

Olivier Monod | Publié le