Ecoles d’ingénieurs : Valérie Pécresse met en avant l’augmentation de leur budget

Sylvie Lecherbonnier Publié le

L’opération séduction se poursuit. Après Nicolas Sarkozy qui a rendu hommage à la communauté universitaire lors de ses vœux à Saclay en janvier dernier, Valérie Pécresse a salué le dynamisme des écoles d’ingénieurs, « pionniers de la demande d’autonomie », « acteurs de premier ordre pour accélérer la réforme », vendredi 5 février 2010. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait convié les directeurs de ces établissements à un cocktail assez inédit au ministère, à l’issue de l’assemblée générale de la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs). L’occasion également pour la ministre de mettre en avant les hausses budgétaires.

Des dotations de fonctionnement en hausse de 6%
Les 40 écoles d’ingénieurs sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur bénéficient d’une augmentation de 6% de leurs moyens de fonctionnement en 2010, soit entre 3,7% et 11% de croissance pour chaque établissement. Une progression comparable à celles des universités. Une enveloppe de 10,6 millions d’euros supplémentaires leur est allouée pour les dotations de fonctionnement. S’y ajoutent 7,5 millions d’euros pour la mise en sécurité et l’accessibilité des bâtiments aux handicapés. Un million d’euros est en outre accordé aux écoles passées à l’autonomie (INP et universités de technologie).

Poursuivre les rapprochements pluridisiciplinaires
Les écoles internes aux universités doivent, elles, profiter de la « dynamique » de leur établissement. Quant aux écoles privées, un mouvement de contractualisation avec l’Etat est enclenché. Des évolutions qui font dire à la ministre : « ce n’est pas parce que je me suis beaucoup occupée des universités que je n’ai pas pensé à vous ».
Valérie Pécresse a invité les écoles à poursuivre leurs rapprochements avec les universités, malgré les « réticences », car « les grands ensembles de demain ne pourront être que pluridisciplinaires ». Des regroupements qui inciteront à « repenser la place de l’ingénierie au sein des PRES (Pôles de recherche et d’enseignement supérieur) ». « Il faudra un grand ensemble technologique dans chacun de ces pôles », a martelé la ministre. Un chantier qui nécessite le consensus.

Un modèle de répartition des moyens plus SYMPA
Après une première année expérimentale qui avait suscité critiques et remous, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la CDEFI ont travaillé de concert pour améliorer le modèle de répartition des moyens SYMPA pour les 40 écoles d’ingénieurs externes. Les grands principes ont été conservés : 80% des moyens sont alloués en fonction de l’activité de l’établissement et 20% en rapport avec leur performance. De nouveaux critères ont été pris en considération pour coller davantage à la réalité des établissements.
Désormais, le système tient compte de tous les publics formés (élèves ingénieurs mais aussi étudiants en masters ou dans des formations spécifiques), du nombre réel de boursiers et des docteurs. Autre évolution : la surpondération des étudiants étrangers pour refléter l’ouverture internationale des écoles.
Enfin, le ministère a porté une attention particulière à l’actualisation des données. Les indicateurs retenus en 2009 dataient de plusieurs années. Un « observatoire des données » pourrait voir le jour au sein de la CDEFI pour résoudre ce problème.

Sylvie Lecherbonnier | Publié le