"Cette forme d'entretien offre aux candidats la possibilité de se démarquer et nous épargne les discours réchauffés", tranche Isabelle Barth, la directrice de l’établissement strasbourgeois.Malgré le travail supplémentaire nécessaire pour préparer l'exposé, les candidats se prêtent au jeu. "On met plus ses tripes à parler de quelque chose qui nous tient à cœur qu’à parler de soi", analyse Isabelle Barth, qui souligne au passage que les questions classiques sur les qualités et les défauts appellent toujours les mêmes réponses convenues.
La plupart des présentations portent sur le sport ou la vie associative, mais certains candidats ont étonné les membres des jurys avec des sujets atypiques : la pêche à la mouche, la cornemuse ou encore le manga japonais. "J’ai été très surprise par une candidate passionnée de cuisine argentine qui avait apporté des plats à déguster", note Marie-Laure Joachim, ancienne élève de l’EM Strasbourg et auditrice chez PwC, qui participe à la sélection des candidats.
Une démarche qui plaît aux entreprises
Si les prestations des candidats, parfois proches du télé-crochet, ont d’abord surpris les professionnels participant aux oraux, la démarche semble les avoir séduits. "Les étudiants étant plus à l’aise, il est plus facile de distinguer leurs qualités, et l’échange est constructif", commente l’auditrice. Les 20 minutes suivantes restant consacrées à un échange classique.
L’EM Strasbourg vient de boucler les entretiens avec les candidats du concours d’admissions parallèles Passerelle. Elle s’apprête à présent à recevoir les candidats issus de prépas du concours BCE (banque commune d’épreuves). Malgré leur profil a priori plus sérieux, la directrice de l’école espère qu’ils joueront le jeu autant que les autres.
Légende photo : un étudiant s'est présenté aux oraux d'EM Strasbourg avec un serpent.