Enquête CEREQ : les "décrocheurs" de l'université à la loupe

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Les jeunes qui, chaque année, quittent l’université sans obtenir de diplôme ne sont pas tous des étudiants absentéistes. Tel est le postulat établi par une enquête qualitative menée auprès d’une soixantaine de « décrocheurs » de l’université et publiée par le CEREQ en cette rentrée 2009.

Le difficile apprentissage du métier d’étudiant

Contrairement aux idées reçues, la figure de « l’étudiant décrocheur » est à géométrie variable. Si quelques-uns sont effectivement peu assidus, beaucoup d’entre eux se révèlent studieux mais sont en fait découragés après avoir pourtant investi dans leurs études. « Leur point commun, estiment les auteurs de cette enquête, est de s’être souvent orientés vers l’université par éliminations successives et de se heurter, une fois inscrits, au difficile apprentissage du métier d’étudiant. »

Quatre profils de « décrocheurs » à l'université

La décision de quitter l’université tiendraient alors à deux dimensions qui s’entrecroisent : le diplôme visé qui est plus ou moins valorisé par l’étudiant et l’insertion professionnelle qui est plus ou moins bien anticipée. Les auteurs de cette enquête en viennent à définir quatre profils de « décrocheurs ».

Les « studieux » quitteraient l’université « par dépit » : bien qu’étant en échec, ils « croient » au diplôme mais abandonnent faute d’y voir une garantie d’insertion professionnelle.

Encore plus en difficulté, les « décrocheurs en errance » sont souvent sur des choix successifs d’orientation, sans pouvoir se projeter sur un emploi futur, et sans se sentir portés par la valeur supposée d’un diplôme.

Quant aux « opportunistes », s’ils ne croient pas beaucoup au diplôme,  ils justifient leur abandon de l’université par des opportunités d’emplois, même très précaires.

Enfin, les « raccrocheurs » mettent aussi en avant leur souci d’entrer rapidement dans la vie active et s’ils quittent l’université c’est souvent pour se relancer dans une formation plus professionnalisée, souvent en alternance.

En conclusion, un meilleur repérage de ces différents profils de « décrocheurs » s’impose à l’institution. En établissant des critères mieux adaptés pour le détecter, estiment les auteurs de l'enquête du CEREQ, le décrochage étudiant, qui est un phénomène coûteux socialement et humainement, pourrait être limité.

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