Enseignants-chercheurs aux législatives : une centaine de candidats en lice

Fabienne Guimont Publié le
Enseignants-chercheurs aux législatives : une centaine de candidats en lice
Candidats aux législatives // © 
Combien d’enseignants-chercheurs seront élus députés le 17 juin 2012 ? Sous les deux dernières mandatures de l’Assemblée nationale, une vingtaine d’entre eux (soit près de 4%) y siégeaient. À ce scrutin, à côté de ministre ou d'anciens ministres de l'Enseignement supérieur, une centaine de candidats se présentent sous la profession officielle de «professeur de faculté». Radioscopie de la sociologie des candidats à ces législatives.

Selon les données du ministère de l’Intérieur, 108 des 6.606 candidats aux élections législatives de juin 2012 se présentent sous la profession «professeur de faculté». Une appellation curieuse alors que le terme faculté est censé être en voie de disparition et que l'appellation enseignant-chercheur recouvre des maîtres de conférences et professeurs d’université. Les chercheurs eux ne sont pas catégorisés dans les appellations officielles.

Moins nombreux que les avocats et les médecins


Les candidats inscrits sous la profession «professeur de faculté» stricto sensu représentent 1,6% du total des candidats à la députation sur ce scrutin. Une proportion qui pourrait augmenter dans l’hémicycle renouvelé, puisque cette profession représentait 3,8% des députés élus en 2007 et 3,6% en 2002. Ils forment néanmoins un groupe moins important que les professions médicales (271 candidats) ou les avocats (158). Mais ils se rapprochent du portrait type du candidat qui est un fonctionnaire, de préférence enseignant (1.117 candidats), âgé de plus de 50 ans.

Ces «professeurs de faculté» sont cependant surreprésentés par rapport à leur poids relatif dans la population active française (0,2%). «Cette surreprésentation correspond à celle de la catégorie des cadres dans laquelle entrent les enseignants-chercheurs, note Frédéric Micheau, directeur adjoint du département Opinions et Stratégies de l’IFOP. Les cadres représentent ainsi 35% des candidats en 2012, alors qu’ils ne forment que 14% de la population française, contrairement aux ouvriers représentant 2% des candidats pour une proportion de 8% dans la population française.»

Les «professeurs de faculté» candidatent à gauche majoritairement


Les candidats sont très majoritairement dans des partis de gauche. Les deux grands partis de gouvernement ne sont pas ceux qui présentent le plus de «professeurs de faculté» à ces législatives : 8 candidats sous l’étiquette UMP et 11 sous celle socialiste. Les partis extrêmes en revanche, extrême gauche en tête avec 17 candidats, attirent les plus gros bataillons dans cette catégorie. «Dans les partis extrêmes, on note que les candidats relèvent de niveau intellectuel un peu plus fort que ceux des partis institutionnalisés », constate Frédéric Micheau. Les candidats sont par ailleurs principalement répartis entre le Front de gauche (10), Europe-Écologie-Les Verts (10 candidats) et le Front national (9 candidats).

Où sont les professeures ?


40% des candidatures parmi les «professeurs de faculté» sont portées par des femmes. Une proportion plus forte que parmi celles des cadres qui compte 31% de candidates. Ce relatif équilibre entre hommes et femmes dans les candidatures ne s’est pas retrouvé à l’issue des scrutins dans les précédentes mandatures. En 2007 et 2002, les femmes représentaient autour de 9% des députés élus parmi les professeurs de faculté. Soit deux fois moins que la proportion de femmes élues à l’Assemblée nationale toutes professions confondues (18,5% en 2007).

À gauche, les candidates sont beaucoup plus représentées qu’à droite, particulièrement à l’extrême gauche, seul parti où elles sont majoritaires parmi les enseignants-chercheurs (10 femmes sur 17 candidats) et chez Europe-Écologie-Les Verts, où elles figurent à parité.

Enseignement, politique : même combat ?

Au niveau géographique, on compte le plus de candidats «professeurs de faculté» dans le Nord et Paris, deux des 51 départements qui en présentent. Le candidat le plus jeune, 25 ans, est le régionaliste de Corsica Libera, Petru Antone Tomasi, en Haute-Corse (2e circonscription). Le plus âgé des «professeurs de faculté», 78 ans, Bruno Moschetto, se présente à Paris (7e circonscription).

Enseignement et politique : un même combat dont on ne raccroche jamais ? Un débat que le généticien et ancien président de Paris-Descartes Axel Kahn semble avoir tranché : lui est inscrit comme «retraité de l’enseignement» à Paris (2e circonscription).

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186 étudiants candidats aux législatives

Sur les 6.606 prétendants à la députation, 186 sont inscrits comme «étudiants», soit 2,8% des candidats aux prochaines législatives. La majorité n’est pas investie par les grands partis : un seul par l’UMP et 2 par le PS. Ces étudiants-candidats sont inscrits majoritairement à droite avec 46 «divers droite» et 15 Front national. Les jeunes se retrouvent aussi chez les Verts avec 20 sous l’étiquette des «écologistes» et 7 sous celle de Europe-Écologie-Les Verts.


Les candidats aux Législatives en lice sous la profession "professeur des facultés"


Parti socialiste
COTE D'OR : Pierre PRIBETICH
 FINISTERE : Jean-Jacques URVOAS
HERAULT : Sébastien DENAJA
MEURTHE ET MOSELLE : Jean-Yves LE DEAUT
RHONE : Hélène GEOFFROY
HAUTE SAVOIE : Denis DUPERTHUY
YVELINES : Isabelle THIS SAINT-JEAN
VIENNE : Alain CLAEYS
HAUTS DE SEINE : Gilles CATOIRE
SEINE SAINT-DENIS : Michel PAJON
VAL D'OISE : Tatiana GRÜNDLER
  
UMP  
DROME : Patrick LABAUNE
MARNE : Arnaud ROBINET
MAYENNE  :Samia SOULTANI-VIGNERON
BAS RHIN : Patrick HETZEL
HAUTE SAVOIE : Sophie DION
SEINE MARITIME : Agnès CANAYER
VAR : Jean-Pierre GIRAN
MARTINIQUE : Georges VIRASSAMY

  
Le centre pour la France  
BOUCHES DU RHONE : Florence BISTAGNE
CHARENTE MARITIME : Arnaud JAULIN
COTE D'OR : Patrick HILLON
DOUBS : Catherine COMTE-DELEUZE
GARD : Philippe BERTA
LOIR ET CHER : Louis DE REDON
NORD : Pierre YANA
PARIS : Anne-Sophie GODFROY-GENIN
ESSONNE : Alain VILLEMEUR
HAUTS DE SEINE : Jean-Eric BRANAA
HAUTS DE SEINE Paul CASSIA

Front de gauche  
ARDECHE : Myriam NORMAND
FINISTERE : Bertrand SEYS
GERS : Bruno GABRIEL
HERAULT : René REVOL
ILLE ET VILAINE : Denis KERMEN
MAINE ET LOIRE : Alain PAGANO
NORD : Marc DOLEZ
BAS RHIN : Josiane NERVI-GASPARINI
ESSONNE : Gilles LASCHON
FRANCAIS DE L'ETRANGER : Céline CLEMENT

Europe-Ecologie-Les Verts 
CALVADOS : Caroline AMIEL
INDRE ET LOIRE : Mathilde GRALEPOIS
NORD : Sandrine ROUSSEAU
RHONE : Philippe MEIRIEU
PARIS : Laurent AUDOUIN
PARIS : Bastien FRANCOIS
VAR : Delphine VAN HOOREBEKE
HAUTE VIENNE : Ghislaine JEANNOT-PAGÈS
SEINE SAINT-DENIS : Dominique CARRE
FRANCAIS DE L'ETRANGER : Jannick MAGNE

  
Front national  
CALVADOS : Gilles LEBRETON
EURE : Julie BARBIER
LOIRE ATLANTIQUE : Christian BOUCHET
MEURTHE ET MOSELLE : Olivier VINQUANT
NORD : Jean Richard SULZER
NORD : Catherine ROUVIER
RHONE : André MORIN
PARIS : Christian VAUGE
VAR : Bruno GOLLNISCH

  
Divers droite  
ILLE ET VILAINE : Véronique WESTER-OUISSE
NORD : Brigitte MAUROY
ESSONNE : Georges PUJALS
MARTINIQUE : Chantal MAIGNAN
  
Divers gauche  
MORBIHAN : Christian DERRIEN
PARIS : Bruno MOSCHETTO
VAR : Jacques NIKONOFF
LA REUNION : Margarette ROBERT-MUCY
  
Ecologiste  
GIRONDE : Sylvie FERRARI
HERAULT : Yves PIETRASANTA
INDRE ET LOIRE : Jean LERBET
PUY DE DOME : Marie-Françoise JOËT
  
Extrême droite  
HERAULT : Jean-Claude MARTINEZ
NORD : Sylvie LANGLOIS
  
Extrême gauche  
ARDECHE : Muriel VANDER DONCKT
BOUCHES DU RHONE : Stéphanie CLERC
BOUCHES DU RHONE : Anne ROCHE
CALVADOS : Pierre CASEVITZ
CHARENTE : Gwenaëlle GAMINE
CHARENTE MARITIME : Antoine COLIN
ILLE ET VILAINE : Gwennola ERMEL
LOIRE : Clémentine VIGNAL
MAINE ET LOIRE : Jean-Luc GODET
MOSELLE : Yann LUCAS
NORD : Pascale ROUGEE
OISE : Sébastien OLLIER
PYRENEES ATLANTIQUES : Berthe RATSIMBA
HAUTES PYRENEES : Irène ZAMBETTAKIS
PARIS : Christophe DARMANGEAT
SEINE ET MARNE : Gabrielle FRIJA
VIENNE Ludovic GAILLARD
  
  
Nouveau centre  
HAUTS DE SEINE : André SANTINI
SEINE SAINT-DENIS : Dref MENDACI
  
Parti radical  
DOUBS : Didier KLEIN
DEUX SEVRES : Jérôme BALOGE
  
Radicaux de gauche  
AUBE : René GAUDOT
BOUCHES DU RHONE : Michel VILLENEUVE
VAL DE MARNE : Roger-Gérard SCHWARTZENBERG
FRANCAIS DE L'ETRANGER : Thérèse MARIANNE-PÉPIN
    

Régionaliste  
CORSE SUD: Romain COLONNA
CORSE SUD :Paul QUASTANA
HAUTE CORSE: Petru Antone TOMASI
HERAULT: Marie-José METZGER
HAUTE LOIRE: Gustave ALIROL

Autres  
HAUTE GARONNE : Jean-Claude MICHAVILA
BAS RHIN : Norbert DUMAS
PARIS : Mark MOSIO
PARIS : Majid TOUHAMI
HAUTS DE SEINE : Sophie WAHNICH

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