Enseignements d’exploration, TP, soutien font aussi les frais des suppressions de postes au lycée

Virginie Bertereau avec Natalie Fernandez Publié le

Au lycée, qui dit empiètement sur les marges de manœuvre, dit empiètement sur les cours en petits groupes (ou « dédoublements »). « Dans certains établissements du secteur, les enseignements d’exploration de seconde se déroulent en classe entière. Pour notre part, nous avons réussi à nous débrouiller avec notre part d’autonomie : les enseignements d’exploration scientifiques et technologiques – MPS (méthodes et pratiques scientifiques), sciences et laboratoire, et création et innovation technologiques – ont lieu en groupe », témoigne Bruno Bobkiewicz, proviseur du lycée Le Corbusier à Aubervilliers et secrétaire académique du SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale).

Mais les choses ne se passent pas toujours aussi bien. « Au lieu d’enseigner à une classe entière à 30, et à une classe en ½ groupe à 15 en terminale ST2S (sciences et technologies de la santé et du social), on me donne 2 heures de cours en classe entière à 30 élèves (voire 32) », raconte Emma Avery, professeur d’anglais au lycée polyvalent du Golf de Dieppe.

« On réduit la partie grasse »

Les coupes portent également sur le soutien. C’est surtout le cas au collège, mais cela peut également l’être au lycée. « Quand un établissement dispose de moyens, il investit dans les pôles d’excellence (comme les sections européennes) et les élèves en difficulté. Quand il a moins de moyens, il recentre sur ce qui est obligatoire : l’horaire légal. On réduit la partie grasse. Dans mon établissement, je vais perdre ainsi 15 heures par semaine d’aide aux élèves en difficulté à la rentrée 2011 », affirme Bruno Bobkiewicz.

Sur ce sujet, le ministère de l’Éducation nationale a une parade : l’accompagnement personnalisé mis en place dans le cadre de la réforme du lycée à la rentrée 2010. Mais encore faut-il que les établissements et les professeurs (volontaires) jouent le jeu et l’utilisent tel qu’il a été pensé : 2 heures par semaine de méthodologie, d’aide à l’orientation, d’approfondissement… et non de cours pour avancer dans le programme. En 2010, ce n’était pas toujours le cas.

En savoir plus

Enquête de letudiant.fr sur les conséquences des suppressions de postes d'enseignants du côté des élèves de lycée.

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