Jean-Paul Leonardi n’est plus directeur général d’Euromed depuis le 5 mai 2008, à la suite d’une décision du conseil d’administration de l’école. C’est Bernard Belletante, adjoint de Jean-Paul Leonardi depuis 2002, qui lui succède. Le prochain conseil d’administration de l’école devrait siéger plus vite que prévu, avant le mois de juillet, et se prononcer pour confirmer Bernard Belletante dans ses nouvelles fonctions. La Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence n’a souhaité faire aucun commentaire sur les raisons du départ forcé de Jean-Paul Leonardi.
Des méthodes de management musclées
En plus de vingt ans, Jean-Paul Leonardi avait fait reconnaître auprès de ses pairs ses compétences de directeur, d’abord en créant de toute pièce en 1984 une nouvelle grande école, l'ESC Grenoble devenue Grenoble Ecole de Management, puis en relançant à partir de 2002 l’ESC de Marseille, alors en perte de vitesse. Aujourd’hui, ces deux institutions figurent dans le « top ten » des grandes écoles de commerce françaises. Cependant, des voix se sont élevées ces derniers mois contre les méthodes qu’auraient instaurées Jean-Paul Leonardi lors de son arrivée à Euromed. Celui-ci ferait ainsi l’objet de plusieurs plaintes pour harcèlement moral, déposées par des enseignants « incités » à démissionner.
Des pratiques financières épinglées
Par ailleurs, les pratiques financières qui avaient cours à Euromed ont heurté le rapporteur de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, chargé d’enquêter sur la CCI de Marseille-Provence. Le rapport , paru en août dernier, épinglait les rémunérations des deux dirigeants, Jean-Paul Leonardi, dont la rémunération nette était de 19 164€ en 2005, et la prime d’intéressement annuelle de 120 731 €, ainsi que Bernard Belletante, dont le salaire atteignait ainsi 12359€ en 2005, assorti d’une prime de 20 000€. La CCI justifiait le niveau des salaires, dans ce même rapport, par « l’âpreté de la concurrence entre les principales écoles de commerce nationales et internationales pour s’attacher les compétences de dirigeants et d’enseignants compétents. » La chambre des comptes indiquait enfin que « la CCIMP, pour des objectifs qu’elle assume et qui ne sont pas discutés, a géré certains dossiers de recrutement ou de licenciement comme si les deniers de ses ressortissants n’étaient pas en cause, et dans des proportions sans commune mesure avec les pratiques habituelles des organismes consulaires de province déjà contrôlés. »
