Europe : l'IET avance, malgré tout

Frédérique Letourneux Publié le
Europe : l'IET avance, malgré tout
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Le projet d'IET (Institut européen d'innovation et de technologie), lancé pour faire pendant, sur le terrain européen, au célèbre MIT américain n'est plus un mirage.  Même s'il avance au rythme des institutions européennes qui financent son démarrage, cet établissement dédié à la recherche pourrait voir le jour en 2009. A condition que les questions pratiques soient tranchées pour sa mise en oeuvre.

Même lentement, le projet de l'Institut européen d'innovation et de technologie (IET) progresse. Il faut dire que l'idée ne date pas d'hier. Elle a été lancée en février 2005 par José Manuel Barroso, président de la Commission européenne avec l'ambition de « contribuer à la compétitivité de l'Europe sur la scène mondiale », et de créer un institut capable de concurrencer le MIT (Massachusetts Institute of Technology) américain.

Une force de 15 000 étudiants, doctorants et chercheurs

A l'horizon 2015, l'institut, à travers ses communautés de la connaissance et de l'innovation (CCI), devrait regrouper de 4 000 à 5 000 scientifiques, 6 000 étudiants de niveau post-gradué et 4000 doctorants. Ces communautés seront fondées sur des partenariats entre des universités, des organismes de recherche, des entreprises publiques ou privées, des institutions financières, des collectivités régionales ou locales. En revanche, contrairement à la proposition initiale de la Commission, le Parlement européen a rejeté en septembre 2007 l'idée qu'il puisse délivrer lui-même ses titres et diplômes.

Financer le colosse

Reste encore à savoir avec quel budget l'IET va pouvoir fonctionner. Car si le Conseil européen a accepté à l'automne 2007 d'allouer 308,7 millions d'euros du budget communautaire à l'IET dans sa phase initiale (2008-2013), aucun montant n'est provisionné à long terme. Or les coûts de l'IET sont estimés à 2,4 milliards d'euros sur la même période, ce qui supposera un effort financier colossal de la part du secteur privé, des Etats-membres, voire des pays tiers.

Qui dirige et où ?

Autre interrogation : le lieu d'implantation du siège social de l'institut. Au 25 avril 2008, date limite fixée par la présidence slovène de l'UE, trois candidatures ont officiellement été enregistrées : celle de Budapest, de Wroclaw et celle conjointe de Bratislava et Vienne. Mais il est probable que le gouvernement espagnol appuie aussi le dossier de St. Cugat-Barcelona et que l'Allemagne soutienne au dernier moment l'une de ses villes candidates (Aachen, Karlsruhe, Munich et Nuremberg). D'après nos sources, la présidence slovène a l'intention d'aborder le sujet de la localisation du siège de l'IET lors du conseil « Compétitivité » du 30 mai 2008.

Enfin, dernier point à régler, et non des moindres, la nomination du comité directeur de l'IET qui devrait être annoncée avant la fin juin. Au total 18 membres issus du monde des entreprises et du monde académique et de la recherche auront la charge de définir les priorités stratégiques de l'IET. En tout état de cause l'IET ne pourra être opérationnel avant janvier 2009.

Frédérique Letourneux | Publié le