Evaluation des enseignants-chercheurs : l'UCO l'organise déjà tous les trois ans

Philippine Arnal Publié le

Alors que le nouveau statut des enseignants-chercheurs fait débat dans les universités publiques, à l’Université catholique de l’Ouest (UCO), le principe d’évaluation est déjà pratiqué depuis longtemps. Tous les trois ans, une cinquantaine d'enseignants-chercheurs sont évalués par un comité de membres élus. Avec l'objectif de mieux répartir les charges de travail.

"Un outil positif de management des enseignants-chercheurs"

« Je comprends que l’évaluation soit un sujet sensible, mais je ne trouve pas aberrant de remettre en cause le statut d’enseignant-chercheur. La difficulté est de savoir comment on met en place l’évaluation, qui la fait et quels sont les critères utilisés, estime Catherine Mouneyrac, professeur d’écotoxicologie et directrice du Cerea (Centre d'étude et de recherche sur les écosystèmes aquatiques) dans cette université, à Angers. Il est important aussi que cette réforme se fasse dans la concertation et que les charges actuelles des enseignants-chercheurs soient respectées. »

« L’évaluation peut être un outil positif de management des enseignants-chercheurs, note Catherine Mouneyrac. Certains ont des charges administratives très lourdes. Il est normal de valoriser ce travail, de pouvoir avoir des promotions et de reconnaître les compétences acquises dans ce cadre ».

Une évaluation tous les trois ans

Les enseignants-chercheurs de l’UCO peuvent avoir deux statuts : plus d’un tiers d’entre eux ont fait la demande de qualification pour devenir maître de conférences ou professeur d’université. Les autres sont rattachés à la Catho. Ils sont alors soumis à une évaluation interne, à l’occasion d’un changement de poste et tous les trois ans à partir du moment où la charge de recherche (contribution à un ouvrage, publications dans des revues, conférences, activité dans un comité scientifique, etc.) équivaut à 40 % de l’ensemble de leur temps de travail.

Ces 40% correspondent à cinq points. Si l'enseignant-chercheur obtient moins de cinq points, il est surveillé de plus près et il peut lui être proposé de faire plus d’enseignement. « Il n’y a pas de couperet, précise Béatrice Pothier, directrice de l’Irfa, institut de recherche fondamentale et appliquée de l’UCO, tout cela se fait à l’amiable. Et ce cas est relativement rare », ajoute-t-elle.

L’évaluation, un mode de reconnaissance

Tous les trois ans, l’évaluation se fait à la fin de l’année universitaire à partir des rapports d’activité annuels des laboratoires et d’un document rempli par le chercheur. Le comité est composé du vice-recteur en charge de la recherche, et de trois membres élus par leurs pairs : un professeur, un directeur d’institut et un directeur de laboratoire. « Pour nous, l’évaluation est une reconnaissance de ce que l’on fait, et il ne me paraît pas inique de devoir rendre des comptes sur notre activité », juge Béatrice Pothier.

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Philippine Arnal | Publié le