Faculté des sciences et de l’ingénierie : l'université Paul-Sabatier (Toulouse 3) se réorganise

Frédéric Dessort Publié le
L'université Paul-Sabatier (UPS) fusionne plusieurs de ses UFR pour ouvrir, au 1er janvier 2012, sa faculté des sciences et de l'ingénierie (FSI). Cette nouvelle composante de 10.000 étudiants – sur 30.000 – sera adossée à une soixantaine de laboratoires, à 2.000 enseignants-chercheurs et personnels. Une réorganisation qui fait écho aux débats en cours sur les masters en ingénierie*.

Cette restructuration obéit à plusieurs impératifs. En premier lieu, la lisibilité de l'offre de formation-recherche dans le domaine des sciences « dures » souffrait d'un découpage datant de 1969. Pour supprimer ces clivages, la FSI va intégrer deux départements inter-UFR et une UFR de langues vivantes, ainsi que les trois UFR suivantes : mathématiques-informatique-gestion (MIG); physique-chimie-automatique (PCA); sciences de la vie et de la Terre (SVT).

Renforcer la professionnalisation

Le lancement de la FSI s'inscrit également dans un mouvement de professionnalisation des licences et masters. « La science sans l'ingénierie est devenue insuffisante en termes d'insertion professionnelle. Réciproquement, nous entendons répondre à une demande croissante d'entreprises qui veulent des ingénieurs capables de faire de la recherche », explique Jean-Paul Bahsoun, directeur de l'UFR MIG. Un double mouvement que l'UPS entend approfondir en créant une école d'ingénieurs, UPSSITECH (cf. encadré ci-dessous), tout en continuant de « cohabiter avec les autres écoles d'ingénieurs du site toulousain ».

En outre, trois « parcours spéciaux » sont lancés : ces licences (chimie, mathématiques, physique) permettront à leurs étudiants de travailler en laboratoire dès la première année. La démarche de renforcement du lien avec la recherche est « institutionnalisée jusque dans les statuts de la FSI », souligne Jean-Marc Brotto, président de la Conférence des doyens et des directeurs d'UFR scientifiques de France.

La FSI sera dotée d'un contrat d'objectif et de moyens établi sur quatre ans avec l'UPS. Les arbitrages centraux opérés entre UFR en seront peut-être facilités et plus équilibrés : la nouvelle composante pèsera face au puissant secteur santé, qui regroupe également près de 10.000 étudiants.

* L’UPS fait partie du strong>réseau Figure, qui souhaite développer des masters en ingénierie.



UPSSITECH, la première école d'ingénieurs de l'UPS

L'université Paul-Sabatier était l'une des dernières universités de France à ne pas comprendre d'école d'ingénieurs interne. Une lacune qui sera comblée à la rentrée 2011 par le lancement d'UPSSITECH au sein de la FSI. À terme, elle reprendra 7 des 13 formations issues des anciens IUP, reformalisés en 5 cursus. Mais, pour l'heure, seule la spécialité « Système de télécommunications et réseaux informatiques » a été accréditée par la CTI, les quatre autres n'étant pas assez généralistes aux yeux de l'instance nationale.

Les dirigeants de la FSI visent, à terme, la formation de 200 ingénieurs par an. Pour cette première année, les candidatures ne se feront que sur dossier, à bac+2 validé. Quant aux frais d'inscription, non communiqués, ils seraient voisins de celui des autres écoles d'ingénieurs universitaires.

Le projet a reçu de nombreuses lettres de soutien du monde socio-économique, dont Tompasse (association des industriels toulousains de l'aéronautique et de l'espace, dont Airbus) et le groupe Areva.

Frédéric Dessort | Publié le