Financement de l’enseignement supérieur : remplacer les frais de scolarité par un impôt progressif sur les diplômés ?

Sophie Blitman Publié le

Alors que la question du financement de l’enseignement supérieur se pose de manière récurrente, une étude menée par Tom McKenzie, chercheur à la Cass Business School de Londres, et Dirk Sliwka, professeur à l’Université de Cologne , soutient qu’instaurer un impôt sur les diplômés, en fonction de leurs futurs revenus, serait plus efficace et plus juste que les frais de scolarité.
En effet, expliquent les deux chercheurs, d’une part ce type de taxe, en réduisant le risque financier pour les étudiants, encouragerait davantage les jeunes issus de milieux modestes à s’engager dans des études supérieures.

Les universités seraient quant à elles d’autant plus impliquées dans la réussite professionnelle de leurs étudiants qu’elles en bénéficieraient directement : véritables "actionnaires de la carrière de leurs étudiants" (l’étude s’intitule : "Universities as stakeholders in their students’ careers"), elles seraient ainsi davantage incitées à améliorer la qualité de leur enseignement et de leurs infrastructures.

D’après les deux chercheurs, les étudiants seraient globalement favorables à un tel impôt. Avec des différences, cependant, selon leur niveau : les plus brillants préfèrent payer des frais en début de scolarité, ayant peu de doute quant au retour sur investissement – ou leur capacité à rembourser s’ils font un prêt. Les autres en revanche, plus frileux ou qui considèrent leurs revenus futurs comme incertains, optent plutôt pour l’impôt sur les diplômés car le risque financier serait ainsi partagé avec l’Etat.

Sophie Blitman | Publié le