Formation des enseignants : le résultat des états généraux

Fabienne Guimont Publié le
La synthèse des quelque 200 contributions - émanant pour moitié des enseignants des IUFM et des universités - reçues en mai, juin et juillet sur le site des états généraux de la formation sera présentée, le 29 septembre 2009, à La Mutualité à Paris. Mais une grande partie de la réforme de la mastérisation est d'ores et déjà actée.

Cette consultation avait été lancée au printemps 2009 par la CDIUFM (Conférence des directeurs d’IUFM), la CPU (Conférence des présidents d’université), la CDUS (Conférence des directeurs des UFR scientifiques) et la CDUL (Conférence des directeurs des UFR de lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales) après des mois de mobilisation contre la mastérisation jugée précipitée de la formation des enseignants.

Ces acteurs souhaitaient par cette initiative « clarifier les points de vue » sur trois thématiques : être enseignant aujourd’hui, la formation, le recrutement. Sans attendre le terme de cette démarche, les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur ont publié une grande partie des décrets d’application de la réforme pendant l’été, notamment sur les concours de recrutement en cours de deuxième année de master et sur les contenus des différents stages. De quoi rendre une bonne part de ces intentions inopérantes.

Un concours plus précoce que celui prévu par Chatel

Sur le calendrier du concours, une majorité des contributeurs de ces états généraux conteste le calendrier des concours réaffirmé à la rentrée par Luc Chatel. Ils préconisent un concours étalé entre la fin de M1 (sélectionnant sur le niveau disciplinaire) et le M2 (sélectionnant sur les compétences professionnelles). Un timing qui permettrait de réorienter plus rapidement en cours de master les reçus/collés aux concours, qui évincent une très grande majorité des candidats en cours de route.

Une formation alternant fac et « terrain »

A l’instar des magistrats ou des ingénieurs, une formation en alternance intégrant les stages dans la formation disciplinaire et professionnelle est jugée indispensable. Mais personne ne s’accorde sur la période de formation concernée par cette alternance (entre deux et six ans !).

Selon une majorité de contributeurs, les IUFM sont les mieux à même de jouer le rôle de « maîtres d’œuvre » de cette formation entre université et « terrain » pour coordonner tous les acteurs.

S’initier à la recherche

Sur la formation elle-même, « les savoirs théoriques, les savoirs pratiques, comme la recherche apparaissent en effet comme constitutifs d’une formation renouvelée des enseignants du XXIème siècle », concluent les auteurs de la synthèse.

Le débat s’accélère

Proches des préconisations du rapport rendu en juillet 2009 par Daniel Filâtre , les auteurs de cette synthèse espèrent pouvoir encore peser sur les dernières propositions des groupes de travail interministériels. Ils doivent se réunir jusque fin octobre. Autres éléments du calendrier : un débat doit être organisé au Cneser fin novembre. De son côté, dans ses « orientations stratégiques » publiées mi-septembre, la CPU (Conférence des présidents d'université) revendique un cadrage national des concours, avec des épreuves mieux articulées avec les masters.

Fabienne Guimont | Publié le