Frais de scolarité en hausse en Grande-Bretagne: la colère des étudiants britanniques

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le
Frais de scolarité en hausse en Grande-Bretagne: la colère des étudiants britanniques
Crédit : Elisabeth Blanchet // © 
A Londres, une manifestation d’étudiants anglais, le 10 novembre 2010, contre la hausse des frais de scolarité tourne mal.

Tout le monde s'attendait à une manifestation pacifique, sans débordements, suivie et encadrée à l'anglaise, avec “after party” à la LSE (London School of Economics) vers 15h. Mais c'est justement à cette heure là que la manifestation a pris une toute autre tournure et que la fête s'est transformée en siège du parti conservateur.  

Ils étaient plus de 50 000 selon le syndicat étudiant National Union Studiant (NUS) – 25 000 selon Scotland Yard - à s'être déplacés des quatre coins du Royaume-Uni pour cette “demo 2010”, vite rebaptisée “the tuition fees protest” (la manifestation des frais de scolarité). Leur but était de protester contre l'annonce du gouvernement de tripler les frais de scolarité dès la rentrée 2012 : ceux-ci pourraient atteindre 10 600 € par an en premier cycle. Les libéraux démocrates avaient pourtant promis qu'ils ne toucheraient pas aux frais de scolarité.  

L'ambiance bon enfant du début de la manifestation a laissé place à la violence quand quelques centaines de manifestants se sont retrouvés au pied du QG du parti conservateur. Vitres brisées, bâtiments pris d'assaut par une trentaine d'étudiants, les forces de police ont été prises de court. Après plusieurs heures d'affrontements, la police a eu raison des derniers manifestants. La journée s'est soldée par une cinquantaine d'arrestation (tous étudiants et lycéens), 14 blessés légers et des dizaines de milliers d'euros de réparation des locaux du parti conservateur.

“Les dégâts matériels causés aujourd'hui sont une misère comparés aux coupes budgétaires du gouvernement. Et ce sont tous ceux qui sont là aujourd'hui qui en seront les victimes”, a déclaré un étudiant de Cambridge juste après son arrestation. Alors que le gouvernement annonce presque chaque jour de nouvelles coupes dans le secteur public, les porte-parole de puissants syndicats ont déjà annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à s'inspirer de la colère des étudiants et des événements de cette journée de protestation.

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le