France 2030 : l'écosystème "exceptionnel" de l'ESR grenoblois salué par B. Bonnell

Oriane Raffin Publié le
France 2030 : l'écosystème "exceptionnel" de l'ESR grenoblois salué par B. Bonnell
Bruno Bonnell, secrétaire général pour l'investissement, en visite chez Grenoble école de management. // ©  Grenoble Ecole de Management
Le secrétaire général pour l'investissement, en charge du plan d'investissement France 2030, était dans la capitale des Alpes pour lancer le programme de recherche "technologies avancées des systèmes énergétiques" (TASE), le 22 mai dernier. L'occasion de rencontrer les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Ce lundi de mi-mai, Grenoble est sous les feux de la rampe de l'ESR. Sur le berceau du programme de recherche TASE, se penchent une ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et un secrétaire général pour l'investissement auprès de la Première ministre, chargé de France 2030 et ancien député du Rhône.

Sylvie Retailleau et Bruno Bonnell assistent donc au lancement du programme et équipements prioritaires de recherche - technologies avancées des systèmes énergétiques, (PEPR TASE), porté par le CEA et le CNRS et fort d'une dotation de 50 millions d'euros sur cinq ans. Bruno Bonnell, accueilli à Grenoble Ecole de Management (GEM), par la directrice générale Fouziya Bouzerda, en a profité pour échanger avec les étudiants de l'établissement mais aussi avec divers acteurs de l'enseignement supérieur grenoblois.

Un écosystème grenoblois "qui marie scientifique et management"

"Grenoble offre un écosystème exceptionnel, qui marie à la fois le scientifique et le management et s'appuie sur des racines profondes, industrielles", estime Bruno Bonnell, qui a notamment visité le GEM Labs, un laboratoire des pratiques managériales, à destination des étudiants de l'école de management.

"Dans le même temps, cet écosystème est en train d'inventer le futur avec de nombreuses opportunités pour les étudiants", ajoute-t-il, soulignant que les acteurs de l'enseignement supérieur grenoblois "savent travailler ensemble, de manière concertée, malgré les bisbilles. Ce côté pragmatique, qu'on ne retrouve pas partout, explique le succès de Grenoble".

Les acteurs de l'enseignement supérieur grenoblois savent travailler ensemble, de manière concertée, malgré les bisbilles. (B. Bonnell, SGPI)

Il note ainsi la forte présence des établissements de la ville dans les lauréats France 2030. "Sur les 20 PEPR, ils sont dans 17 ! Et ils ont remporté des appels à projets à foison".

Près de 14 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche

Bruno Bonnell a ainsi pu revenir sur le plan d'investissement France 2030, annoncé en octobre 2021 par Emmanuel Macron. Un plan doté de 54 milliards d'euros, qui seront déployés sur cinq ans, avec dix grands objectifs pour "répondre aux grands défis de notre temps" : mieux produire, mieux vivre et mieux comprendre le monde.

Une partie des fonds concerne directement l'enseignement supérieur et la recherche. Sur un budget total de 54 milliards d'euros, France 2030 consacre 11 milliards d'euros à la recherche, ainsi que 2,6 milliards d'euros pour l'appel à manifestation d'intérêt "Compétences et métiers d'avenir", qui cible à la fois la formation initiale et la formation continue.

Il faut continuer à innover, c'est-à-dire, trouver des solutions aux nouvelles demandes sociétales. On parle souvent de réindustrialisation, mais, à la base, il y a la recherche. (B. Bonnell)

"Dans cette époque très particulière, qui oscille entre résignation et découragement, la France obtient cependant des médailles Fields et des prix Nobel, souligne-t-il. Il y a un foisonnement de chercheurs. C'est une dynamique qui est là. C'est la réalité de notre pays". Et le plan France 2030 vise ainsi à encourager cette recherche, en la faisant "passer à l'échelle". "Il faut continuer à innover, c'est-à-dire, trouver des solutions aux nouvelles demandes sociétales. On parle souvent de réindustrialisation, mais, à la base, il y a la recherche", insiste-t-il.

Former un million de personnes supplémentaires

En ligne de mire des secteurs comme le photovoltaïque, l'hydrogène, l'intelligence artificielle ou encore le nucléaire. Ainsi, 500 millions d'euros ont d'ores et déjà été fléchés en direction des grandes écoles de l'intelligence artificielle, pour former les futurs data scientists et créer "plus de talents".

"Une des clés majeures de notre réindustrialisation, de notre renouveau, ce sont les talents, les hommes et les femmes", précise Bruno Bonnell. Avec l'objectif, dans le plan France 2030, de former un million de personnes supplémentaires d'ici 2030. Et une partie d'entre elles dans les Alpes.


Vers une simplification des process

Lors de l'échange avec Bruno Bonnell, la question de la lourdeur des processus a été abordée. "Il y a beaucoup d'appels à projets de différentes natures, qui demandent une énergie colossale", appuie par exemple Sylvie Blanco, directrice du campus GEM Labs, dédié à l'innovation. "On essaie de simplifier", lui concède Bruno Bonnell.

Le secrétaire général pour l'investissement, ajoute travailler à la réduction des délais entre les résultats des appels à projets et le versement des fonds. "De 12 mois, on est désormais plutôt à 7,7 mois en moyenne. On vise les six mois". Avec, pourquoi pas, le recours à l'intelligence artificielle pour aider à la décision autour des dossiers et gagner en efficacité.

Oriane Raffin | Publié le