Fundraising des étudiants et diplômés de l’enseignement supérieur : un potentiel à confirmer

Sophie Blitman Publié le
Alors que le fundraising apparaît de plus en plus comme un moyen de financement complémentaire des établissements d’enseignement supérieur, wdm.directinet, société de marketing relationnel, et \EXCEL, agence de collecte de fonds, ont lancé une étude visant à évaluer dans quelle mesure les étudiants et les anciens sont des donateurs potentiels.Résultat de ce baromètre réalisé par Opinionway : universités et écoles ont encore des efforts à faire pour convaincre leurs alumni de leur apporter un soutien financier.


En matière de fundraising, les Etats-Unis sont souvent cités comme modèle, et pour cause : l’éducation y est « le deuxième secteur de collecte après la religion, et cette levée de fonds est assurée à 44 % par des individus, rappelle Eric Dutertre, président de l’agence \EXCEL. Les alumni sont ainsi la première source de financement privé de l’éducation aux Etats-Unis ».
En France, seuls 7 % des diplômés et 6 % des étudiants ont déjà fait un don à leur établissement : voilà ce qui ressort du baromètre Alumni réalisé par Opinionway.

Les freins au don


« 8 diplômés sur 10 déclarent n’avoir jamais été sollicités par leur établissement »


Première raison à ce faible engagement financier : le manque de sollicitation. Tous les experts du fundraising savent que pour obtenir de l’argent, encore faut-il en demander. Or, 8 diplômés sur 10 déclarent n’avoir jamais été sollicités par leur établissement. Une proportion qui monte à 86 % pour les universités, alors qu’elle se maintient autour de 60 % dans les écoles d’ingénieurs et de commerce.
Si la faiblesse des ressources constitue un autre frein au don, les opinions individuelles jouent aussi un rôle, avec des différences d’appréciation notables selon le public : 26 % des étudiants se disent opposés au don privé (29 % à l’université contre 5 % et 8 % dans les écoles d’ingénieurs et de commerce), tandis que 22 % des diplômés (et même 37 % dans les écoles de commerce) pensent que leur établissement n’a pas besoin de dons.

Passer du sentiment d’appartenance au projet concret

Néanmoins, 41 % des personnes interrogées trouvent « normal de faire des dons à son école / université pour participer à son développement et à son rayonnement ». Même s’il faut tenir compte du phénomène de « surdéclaration » généralement observé dans ce type d’enquête, les auteurs du baromètre estiment que le potentiel des alumni en matière de fundraising est réel.
Pour concrétiser ces dons, l’étude met sans surprise l’accent sur le sentiment d’appartenance. 65 % des diplômés déclarent qu’il est important de garder des liens avec son établissement et 59 % disent s’y sentir attaché. Si les écoles parviennent à cultiver cette relation chez les trois quarts de  leurs anciens, il est à noter que les universités ont le soutien d’une majorité de leurs diplômés.

Reste à trouver les projets qui vont convaincre les donateurs potentiels de passer à l’acte. Si les thématiques sociales (bourses étudiantes, diversité, égalité des chances) recueillent le plus de suffrages, devant le développement à l’international ou la rénovation des campus, les auteurs du baromètre soulignent qu’il n’existe « pas de projet type ». Et donc, pas de recette miracle pour susciter les dons. A chacun d’organiser sa campagne de levée de fonds en fonction de son identité.

Sophie Blitman | Publié le