Idex : le projet d'Université de Toulouse face à une bronca syndicale

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
La colère monte à Toulouse. « Université à deux vitesses », « économies d'échelles »,  « gouvernance autoritaire »...  Rejetant ces critiques de l'intersyndicale,  Gilbert Casamatta, président du PRES, estime que le projet d'université de Toulouse est mal compris. Cette nouvelle gouvernance n'impactera que les domaines d'excellence inscrits dans l'Idex et non l'ensemble des activités des universités actuelles.

« C'est un monument d'anti-démocratie ». C'est en ces termes que Xavier Lambert, responsable du Snesup de l'Académie de Toulouse, a qualifié le projet d'université de Toulouse (UT) devant une centaine de manifestants, le 17 février au siège régional du CNRS. Les personnels se sont mobilisés à la suite d'un communiqué syndical étendu à la grande majorité des établissements d'enseignement supérieur du site (1).

En cause : la gouvernance de la future université, jugée « autoritaire ». Le rôle du conseil de surveillance, instance qui va arbitrer les décisions les plus stratégiques entre les trois conseils du Grand Etablissement, revient dans toutes les discussions.
La fonction de directeur général exécutif fait aussi l'objet de la diatribe syndicale : celui-ci est présenté, dans la réponse à l'appel à projets Idex , comme le « seul maître à bord »  (2).

Le président du PRES, Gilbert Casamatta, répond à ces critiques : « la traduction en français du texte a durci son apparence. L'articulation des pouvoirs entre les collèges et la gouvernance centrale n'est pas comprise. ».

Autonomie des universités devenues collèges

Selon le président du PRES, l'UT ne gèrera que les budgets liés à l'excellence, les projets inter-collèges et certaines missions déléguées similaires à celle du PRES. Autrement dit, en dehors de ce périmètre, les universités actuelles, qui vont devenir des collèges du grand établissement, devraient rester autonomes. Y compris après 2016, année à partir de laquelle l'ensemble du budget du site arrivera au niveau de l'UT.

L'ire syndicale concerne aussi des économies d'échelles et la « précarisation » qu'entraînerait la création de l'UT. « Quelle erreur que de penser que le projet porte en lui-même des menaces d'économies d'échelles ! », rétorque Gilbert Casamatta qui rejette aussi la dénonciation d'une future université à deux vitesses. Si toutes les entités du site (universités, écoles, organismes) adhèrent au grand établissement, elles devront consacrer, sur quatre ans, 1,37 milliards d'euros dans la sphère dite d'excellence sur un budget total de 5,15 milliards d'euros (hors CNES) (3). Soit un tiers de leur budget.

La strong>signature du "Pacte" qui liera les établissements toulousains au projet d'idex reste plus que jamais d'actualité.

(1) Signé par : SGEN-CFDT, FSU, CGT, Sud, UNSA, et soutenu par l'Unef
(2) Page 28 du projet  
(3) Il faut ajouter l'investissement des collectivités territoriales, soit 164 millions d'euros, et celui des entreprises, 169,5 millions d'euros au travers de l'IRT

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort | Publié le