IUT : une enquête révèle le malaise des enseignants

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Coup de blues dans les IUT. Le phénomène était perceptible depuis la fronde lancée par l’ADIUT et UNPIUT . Il est mis en évidence par une enquête inédite réalisée par le syndicat Autonome sup auprès des enseignants-chercheurs en IUT* : 45 % des maîtres de conférences et des professeurs en IUT interrogés se déclarent insatisfaits de leurs conditions de travail contre 37 % de satisfaits. Plus grave, 7 enseignants sur 10 sont pessimistes ou plutôt pessimistes sur la pérennité des IUT au sein du système universitaire. Et 56% d’entre ceux qui n’envisagent pas de poursuivre leur carrière en IUT motivent leur réponse en déclarant qu’ils s’attendent à une « dégradation probable » de leurs conditions de travail.

Des motifs clairs d’insatisfaction

« Les enseignants interrogés justifient leur malaise par plusieurs raisons : des difficultés à mener de front des missions d’encadrement, d’enseignement et de recherches, un manque de considération, un accroissement des lourdeurs administratives et une pression accrue », souligne Michel Gay, secrétaire général du syndicat Autonomesup et professeur en sciences de gestion à l’université Lyon 3.

Certes, cette enquête relève quelques points de satisfaction, notamment sur la proximité avec les étudiants ou les bonnes relations au sein des équipes pédagogiques. Seulement les causes d’insatisfaction l’emportent. Notamment, sur l’exercice et la valorisation de leur activité de recherche les enseignants-chercheurs en IUT s’estiment désavantagés par rapport à leurs collègues quie exerçant dans les autres structures universitaires. Et ceci malgré un statut identique.


 
La LRU en cause mais pas seulement

Alors la faute à qui ? Selon le sondage, l’application de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités n’a fait qu’aggraver une situation qui était déjà difficile pour nombre d’enseignants en IUT. Pour 67 % des enseignants interrogés estiment que la LRU a eu une influence plutôt négative, négative ou très négative sur leurs conditions de travail. Leur principale critique porte sur le non-respect des modes de fonctionnement et des ressources qui font la spécificité des IUT.

« Pour la majorité des enseignants, souligne Michel Gay, la perte d’autonomie des IUT s’est traduite par une pression accrue sur les personnels et un accroissement des charges administratives, sans bénéficier ni de reconnaissance ni de moyens supplémentaires alloués notamment à la recherche. »

Un baromètre d'opinion annuel ?

Enfin, cette enquête montre que les espoirs placés dans la LRU portaient sur une clarification des missions des IUT et, surtout pour les professeurs, sur une meilleure gratification des activités de recherche. « Pour ces deux ambitions les résultats tangibles se font attendre », note Michel Gay, qui envisage de mettre en place un baromètre annuel. Et d’ici la fin de l’année 2011 de mener une enquête d’opinion auprès de l'ensemble des enseignants des universités. 


* Sondage réalisé par internet pour la fédération des syndicats Autonome Sup en juin 2011 auprès de 514 enseignants-chercheurs (431 maîtres de conférences et 83 professeurs) dans 23 départements (76% de secondaire et 24% de tertiaire).

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