La bonne image des filières courtes, un filet anti-crise

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« Le bac+2 ne connaît pas la crise », résume Sébastien Hampartzoumian, directeur de Page Personnel. C’est effectivement le message que souhaite faire passer cette agence d’intérim et de recrutement, grâce à l’étude « Performance et trajectoires d’emploi des diplômés des filières courtes », commandée à l’Ifop et rendue publique le 18 septembre 2008. « Plus le marché va se contracter, plus les entreprises vont être demandeuses du profil « filière courte », ajoute-t-il. Démonstration à l’appui.  

Une image aujourd'hui très positive…  

« Les filières courtes ont longtemps été dénigrées dans l’imaginaire collectif », note Frédéric Micheau, directeur des études au département Opinion et Stratégies d’entreprise à l’Ifop. Ce n’est plus le cas, les chiffres ne mentent pas. Trois échantillons ont été ciblés par l’étude : les DRH, les diplômés de filières courtes (*), et la population française dans son ensemble. Côté DRH, 56%  estiment que la qualité de ces formations a évolué « plutôt en bien », 55% des Français également.

Ce changement de perception est confirmé par la comparaison entre les filières courtes et les autres cursus. L’image des filières courtes est par exemple meilleure que celle d’un diplôme universitaire bac+4/5 ou d’un diplôme d’école de commerce (hors grandes écoles), auprès des recruteurs et des Français. De quelques points seulement mais tout de même. Point fort de ce cursus selon les recruteurs : les bonnes connaissances techniques du diplômé. Viennent ensuite le caractère « rapidement opérationnel » et le fait que ces filières s’adaptent bien aux métiers de l’entreprise du recruteur.  

… mais un salaire en berne  

Point noir : à l’unanimité, le salaire. La perception correspond ici parfaitement à la réalité. 33 % seulement des DRH, 34 % des diplômés de filières courtes, estiment que ces dernières permettent de commencer la vie active avec un bon salaire. En effet, 30% des diplômés de filières courtes gagnent moins de 20 000 euros par an, 26% de 20 000 à 25 000 euros. Les recruteurs, tout comme les diplômés et les Français sont peu nombreux à voir de réelles perspectives d’évolution en termes de salaires.

Une nuance néanmoins : bas salaire mais salaire quand même. 93% des diplômés de ces filières sont « en activité », majoritairement avec un statut d'employé, de cadre moyen et de technicien. C’est un peu mieux que la moyenne nationale, avec un chômage qui touche 7,6% de la population.

(*) Ont été interrogés par l'Ifop les diplômés titulaires d’un DUT, BTS, d’une licence professionnelle ou d’un diplôme d’IUP, toutes classes d'âge confondues.

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