La Commission des titres d'ingénieurs face au compte à rebours de l'ENQA

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La première semaine de mars 2009 risque d’être décisive pour l’avenir de la Commission des titres d’ingénieur (CTI). L’European Network for Quality Assurance (ENQA) revient auditer la Commission afin de rendre un avis définitif sur son inscription au Registre européen d’assurance qualité. En mars 2008, l’instance européenne n’avait pu trancher. Elle avait jugé l’organisme français compétent tout en déplorant un manque d’indépendance et de moyens. L’ENQA avait donné quinze mois à la CTI pour rectifier le tir. Depuis, celle-ci a travaillé : remise à plat de ses procédures, déménagement dans de nouveaux locaux... Elle a également trouvé un accord avec la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES) pour envoyer elle-même ses recommandations et ses avis aux écoles. En revanche, les modalités de collaboration avec l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) ne sont toujours pas tranchées.

Une première réunion de coordination doit avoir lieu le 27 janvier 2009. L’épineuse question des moyens n’a, elle aussi, pas trouvé de solution. La CTI aurait besoin de 600 000 € par an pour « se professionnaliser ». « Les membres resteraient bénévoles, mais il nous faudrait une petite structure de deux ou trois permanents pour gérer les affaires courantes », estime Bernard Remaud, son président. Il travaille sur l’hypothèse d’un triple financement provenant du ministère de l’Enseignement supérieur, d’organisations professionnelles et des écoles elles-mêmes. Ces dernières contribueraient à hauteur de 150 000 à 200 000 € par an. Soit entre 5 et 8 € par diplômé. L’assemblée générale de la Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) a approuvé l’idée par un vote unanime, vendredi 9 janvier 2009. Un soutien qui suscite déjà des réactions.

La FAGE s’interroge ainsi sur « la transparence et l’intégrité de la CTI, si un tel financement devait être mis en place ». Reste un mois et demi à la commission pour trouver un modèle de financement pérenne et accepté par tous. L’ENQA rendra son verdict en juin. S’il dit non, une marginalisation progressive de la CTI n’est pas à exclure. La question de son intégration à l’AERES reviendrait alors sur le devant de la scène.

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