La communauté universitaire s'est mobilisée le 29 janvier

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La communauté universitaire ne s’était jamais autant mobilisée, selon les syndicats, unanimes. « Il y a plus d’enseignants-chercheurs qu’il n’y en a jamais eu dans la rue », se réjouit Jean-Louis Fournel, président de Sauvons l’université (SLU).

Le cortège du sup' piétine longtemps avant d'atteindre la Bastille

Le cortège spécial « enseignement supérieur/recherche », qui a démarré de Jussieu pour rejoindre le point de départ de la manifestation générale à Bastille, s’est étalé sur l’ensemble du boulevard Henri 4, vers 15h00, selon Isabelle This-Jean, présidente de Sauvons la Recherche (SLR).  

« Nous ne sommes pas encore arrivés à Bastille et cela fait près de deux heures que la tête de la manifestation a démarré. C’est plutôt bon signe », raconte Jean-Louis Fournel, vers 16h00.

Le cortège du supérieur arrive enfin à Bastille vers 17h30, pour commencer à suivre le parcours général de la manifestation.  

Plus de 20 000 universitaires et chercheurs dans toute la France, selon le Snesup

Les premiers chiffres sont « spectaculaires », selon Jean Fabbri , secrétaire général du Snesup-FSU. A Paris, entre 8000 et 10 000 manifestants étaient au départ de Jussieu dans le cortège « enseignement supérieur et recherche » et plus de 20 000 universitaires ont battu le pavé dans toute la France, toujours selon l’organisation syndicale. 

« Tous les syndicats se sont mobilisés, d’AutonomeSup à Sud », explique Isabelle This Saint-Jean. « La fronde des enseignants-chercheurs est en train de devenir une véritable vague » estime son collègue de SLU.  

Un premier pas dans la mobilisation

Principaux sujets de mécontentements : le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs et la réforme de la formation des enseignants. En arrière-plan toujours : les suppressions de postes.  

Cette journée de mobilisation n’est qu’un premier pas vers la grève générale des universités, prévue quelques jours plus tard. « Le 2 février, il faut que tout s’arrête dans les universités », explique Isabelle This Saint-Jean. La Coordination Nationale se réunira ce jour-là et décidera des suites du mouvement. « La grève sera très suivie si le gouvernement ne fait rien entre temps », précise le responsable du Snesup.  

En vue également, de nombreuses opérations symboliques, décidées notamment lors de l’assemblée générale organisée par SLR avant de rejoindre la manifestation à Jussieu.

Un lancé de chaussures sur le ministère ou encore l’envoi de l’ensemble des publications des chercheurs à l’Elysée, pour répondre au discours de Nicolas Sarkozy assimilant les prix Nobel à « l’arbre qui cache la forêt ».  

Valérie Pécresse à l'écoute. Le ministère n’a pas réagi aujourd’hui. Valérie Pécresse a reçu et recevra durant toute la semaine plusieurs acteurs du monde universitaire. S'il n'y a pas de chiffres officiels disponibles sur la mobilisation, le ministère souligne que "les perturbations touchent plus fortement les universités de droit et de sciences économiques".

A noter : deux tribunes parues le 29 janvier 2009

"Réforme des universités et de la recherche : des discours aux actes ", par Bruno Chaudret, chimiste, membre de l’Académie des sciences, directeur de recherche, Albert Fert, physicien, prix Nobel 2007, professeur, Yves Laszlo, mathématicien, professeur, Denis Mazeaud, juriste, professeur, publiée dans Libération.

"Universitaires : « personne ne peut se contenter de l'actuel statut » ", par Alain Beretz, président de l'université de Strasbourg, Yvon Berland, président de l'université de la Méditerranée, Axel Kahn, président de l'université Paris-Descartes et Jean-Charles Pomerol, président de l'université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) publiée dans Le Monde

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