La mission parlementaire sur le lycée se penche sur l’orientation

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La mission parlementaire sur le lycée se penche sur l’orientation
Benoist Apparu // © 

Quelle orientation pour assurer l’égalité des chances ? La question, chère à Richard Descoings, était au cœur des débats mercredi 8 avril 2009, lors de la table ronde organisée par la mission parlementaire d’information sur la réforme du lycée. Cette semaine, Yves Durand, le président de la mission et député SRC (socialiste, radical, citoyen et divers gauche) du Nord, et Benoist Apparu, le rapporteur et député UMP de la Marne, auditionnaient les syndicats étudiants (Unef, UNI, FAGE, PDE) ainsi que deux organismes publics : l’ONISEP (Office national d’information sur les enseignements et les professions) et le Centre Inffo (dédié à la formation professionnelle et à l’apprentissage).  

Des stages pour tous ?

Chaque interlocuteur a été invité à proposer ses idées pour améliorer l’information sur les filières et donner son avis sur l’orientation active ou la création d’un grand service public d’orientation. Pascal Charvet, le directeur de l’ONISEP, a donc présenté le dispositif – Web, téléphone, chat – mis en place avec le ministère de l’Education nationale et a assuré que son système de géo-localisation des formations serait opérationnel en novembre 2009.

Les participants sont tombés d’accord sur une information en amont et non «  limitée à la terminale, année souvent consacrée au bac », selon le représentant de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France). Le tutorat effectué par des élèves plus âgés a été mentionné plusieurs fois. La FAGE a également proposé des visites d’universités, de « vrais bureaux d’aide à l’insertion professionnelle » qui fourniraient des statistiques ou encore des stages en entreprise dès la troisième mais aussi les années suivantes. « Une classe d’âge correspond à 800 000 jeunes. Comment comptez-vous caser tout le monde ? », interroge Benoist Apparu. La question reste en suspens.
 
Orientation active : bien mais peut mieux faire

L’orientation active à l’université, en revanche, a fait consensus. Oui, l’idée est intéressante. Elle pourrait même être généralisée à l’ensemble des établissements, notamment pour lutter contre l’autocensure des lycéens. Non, le système n’est pas encore au point. « Copier-coller d’avis », « réponses automatiques sans aucune personnalisation », « simple procédure de confirmation des choix qui ne concerne que les plus motivés », « absence d’accompagnement dans les grandes universités », voire « sélection cachée » : les critiques fusent de toutes parts.

« Nous sommes favorables aux tests d’aptitude à l’entrée à la fac surtout dans certaines filières, comme c’est le cas en musicologie à l’université Paris 4 », lance Olivier Vial, le délégué national de l’UNI (syndicat de droite). « Ce serait une sélection biaisée. D’autre part, le bac est déjà censé être le premier grade universitaire », rétorque le représentant de la FAGE. De son côté, les membres de PDE (Protection et défense des étudiants) proposent l’idée d’une lettre de motivation « pour que les lycéens s’interrogent sur ce qu’ils veulent faire dans la vie ». Et c’est peut-être bien là le cœur du problème de l’orientation.

Apparu est partout

Si Benoist Apparu s’intéresse de près au lycée, il n’est pas moins concerné par l’université. Mercredi 8 avril 2009, dans un communiqué, le rapporteur de la loi LRU (sur l’autonomie des universités) et une cinquantaine de parlementaires de la majorité ont qualifié de « dangereux et inadmissible » le blocage d'une trentaine d’établissements. Selon eux, la situation est « dangereuse pour les étudiants, qui sont les premiers pénalisés par ces blocages, et qui risquent aujourd'hui, disons le sans détour, de perdre leur année », « dangereuse pour l'Université française, dont l'image est mise à mal (…) », et enfin « dangereuse pour le rayonnement et l'attractivité de notre pays (...) ».

Les députés appellent donc à se mobiliser « en faveur du retour au calme et de la reprise des cours » arguant que « le gouvernement a apporté des réponses claires et concrètes aux préoccupations qui se sont exprimées, sur le statut des enseignants-chercheurs et sur la formation des maîtres ».
Le mouvement des jeunes de l'UMP, les Jeunes Populaires, ont également jugé « inexplicables et intolérables » les blocages encore en cours dans certaines universités.

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