Des algorithmes pour travailler à la place des chercheurs ? C'est l'une des questions que pose le rapport "What might peer review look like in 2030?" (À quoi pourrait ressembler la révision par les pairs en 2030 ?), publié le 2 mai 2017 par l'éditeur scientifique BioMed Central. Si la révision par les pairs ("peer review") permet aux scientifiques de se tenir à la page en matière de recherche et de développer leur réseau, cette tâche est aussi très chronophage et peu valorisée dans les carrières. Elle comporte en outre de nombreux éléments répétitifs.
C'est là-dessus que s'appuie la start-up américaine StatReviewer, dont le fondateur, Chadwick DeVoss, témoigne dans le rapport. Son logiciel, actuellement proposé en version test, tente de codifier les procédés de la révision d'articles, grâce à des technologies d'intelligence artificielle et de machine learning.
Des étapes déjà automatisables
Chadwick DeVoss explique que plusieurs étapes de la peer review sont déjà automatisables : la recherche d'un éventuel plagiat, l'identification de chercheurs pertinents pour effectuer des révisions sur un sujet, la détection de la présence ou de l'absence d'éléments clés (comme la taille de l'échantillon lors d'une enquête, les dates etc.) mais aussi de la non-cohérence de certaines statistiques, ou encore la vérification de l'existence (ou non) de sources plus récentes sur un sujet. StatReviewer travaille à intégrer d'autres dimensions dans son logiciel telles qu'un système de vérification de l'identité de l'auteur ou une formule de prédiction de l'impact d'un article…
Pour le fondateur de la start-up, il ne fait aucun doute que d'ici à quelques années, l'évaluation par les pairs n'aura plus grand-chose à voir avec ce qu'elle est aujourd'hui. Avec une conséquence : ces nouvelles technologies vont considérablement réduire le laps de temps (parfois très long) séparant la soumission d'un article de sa publication. Au passage, elles vont supprimer un certain nombre de biais humains associés à cette tâche (lorsque le chercheur évaluateur connaît l'auteur, par exemple).
Vers un système plus ouvert
En revanche, automatiser la décision finale (savoir si l'article mérite d'être publié et s'il constitue une recherche digne d'intérêt) est plus complexe et poserait des questions éthiques, souligne l'entrepreneur. Mais ce dernier souhaite dépasser ce débat : il appelle de ses vœux un système plus ouvert, où le succès d'un article de recherche ne serait pas déterminé par sa publication ou non dans une revue mais par le nombre de clics et sa remontée dans les moteurs de recherche.
Répondre aux appels à projets nationaux ou européens, tisser des liens avec des partenaires publics et privés grâce à des conventions de collaboration, monter des dossiers de partenariat, de prestation, des Cifre, assurer le transfert technologique... Aujourd'hui les enjeux de valorisation de la recherche passent par les bons partenariats et une agilité qui permet de créer de nouvelles opportunités de financement.
EducPros propose de faire un point sur l'état de l'art et de voir comment attirer des fonds pour la recherche, développer les collaborations internationales dans la recherche et améliorer la visibilité des institutions, autour de cas pratiques.
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