La ronde des obstinés parisienne s’arrête… mais continue

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La ronde des obstinés parisienne s’arrête… mais continue
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Après plus de 1000 heures de marche, les organisateurs de la ronde des obstinés (enseignants-chercheurs, chercheurs, étudiants et citoyens) ont décrété, le 4 mai 2009, la fin du "round" parisien, sur la place de l’Hôtel de Ville.

« Nous sommes obstinés, l’infini est notre allié », scandent les derniers marcheurs de la ronde sur la place de l'Hôtel de Ville, le 4 mai 2009, avant de rejoindre le point presse annonçant la petite mort de ce rendez-vous parisien. Forme originale de la mobilisation des universitaires, elle avait commencé dès le 23 mars 2009 pour protester contre les réformes de Valérie Pécresse dans l’enseignement supérieur et la recherche.


« Mais elle continue ! » précisent les participants. « Nous allons faire tourner le lieu de la ronde », s’amuse l’un des intervenants au micro. En mai fais ce qu’il te plaît… Les universitaires promettent ainsi de mettre toute leur imagination au service de nouvelles actions surprises et autres rondes « intempestives », dans toute la France. Cela devrait déplaire à Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, qui l'a surnommée la « ronde des jusqu'au-boutistes », accusant le mouvement des enseignants-chercheurs de prendre en otage l'avenir des jeunes Français.

Estimant qu’aucun des grands sujets de contestation [réforme du statut des enseignants-chercheurs, réforme de la formation des enseignants, "casse" des grands organismes de recherche, suppressions d'emplois, ndlr] n’a obtenu de véritables réponses, les participants de la ronde ont lancé un second ultimatum au gouvernement. « Si le 1er juin, aucune avancée significative n’est constatée, la ronde des obstinés s’invitera dans le débat des élections européennes », avertit Marie Bardet, jeune docteur et enseignant-chercheur qui enchaîne les contrats « précaires » pour l’instant.

Les étudiants en majorité favorable à la tenue des examens

52% des étudiants, interrogés lors d’un sondage* paru le 4 mai 2009 dans le Parisien, estiment qu’il faut maintenir les examens mais les simplifier, tandis que 41% souhaitent qu’ils soient maintenus dans les conditions habituelles.

Seuls 4% souhaitent que leurs examens soient supprimés et que soit validé automatiquement le second semestre pour tous, comme le demande la coordination nationale des universités depuis plusieurs semaines.

« Si jamais on arrivait à valider automatiquement les semestres, moi, de toute façon, je n'apposerais jamais ma signature à une telle mesure et je préférerais m'en aller », a déclaré Axel Kahn, président de l'université Paris 5, sur Europe 1 le même jour. « Le gouvernement a fait une série d'erreurs absolument extraordinaires, a-t-il ajouté, cela étant dit, les reculs du gouvernement sont beaucoup plus importants qu'il ne l'annonce, pour des raisons politiques ».

« Il faut à tout prix sortir de ce blocage parce que c'est l'avenir d'une génération, au sens des étudiants d'une année, qui en dépend », avait également estimé quelques jours plus tôt Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie Française.

*Sondage CSA/Le Parisien et Aujourd'hui-en-France réalisé par téléphone les 28 et 29 avril auprès d'un échantillon représentatif de 1 015 personnes agées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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