Le Céreq pointe les limites du tutorat universitaire

M. Oui Publié le

Peut-on forcer les étudiants à la réussite ? Le titre du Bref du Céreq consacré à l’impact du tutorat à l’université pointe les limites déjà connues de ce dispositif mis en place par les établissements depuis la fin des années 90. L’enquête a été conduite entre mars et mai 2010 dans deux universités Joseph Fourier-Grenoble 1 et Victor Segalen-Bordeaux 2. Le questionnaire par mail a été envoyé à 2300 étudiants avec un taux de réponse de 17% (400 réponses).

Tutorat et risque de stigmatisation

Le refus du tutorat (un tiers des sondés) s’explique à la fois par l’absence de besoin ressenti par les étudiants ainsi que par des questions d’ordre pratique : 61% des offres refusées concernent des propositions faites en septembre. Ce qui fait dire aux auteurs du Bref que «le moment où le tutorat est proposé doit donc être bien pensé ; ni trop tôt pour que les étudiants y voient un intérêt au regard de leurs premières expériences universitaires, ni trop tard pour qu’il reste utile ».

Autre élément d’analyse : la proposition de tutorat peut être perçue comme dévalorisante. En effet, 40 % des étudiants interrogés jugent le dispositif stigmatisant au moins en partie. La question se pose donc de savoir comment minimiser cette stigmatisation. A la question « faut-il rendre le dispositif obligatoire ? », la réponse n’est pas tranchée, comme le montre les arguments des uns et des autres. L’obligation peut être perçue comme une contrainte et une source de démotivation. Quant au tutorat facultatif, souvent il n’atteint pas la cible visée.

Les améliorations possibles passent par une meilleure communication sur le dispositif, une information moins collective et impersonnelle, l’amélioration du contenu des séances pour les rendre plus motivantes et individualisées, etc…

Des effets positifs
Lorsque les étudiants ont suivi le tutorat, ce dernier a globalement atteint sa cible, essentiellement sur l’acquisition des méthodes de travail et sur le fait de combler leurs lacunes ( plus de 50% de réponses positives). En revanche, seulement 20% des étudiants sondés estiment qu’il les a aidés à réussir le semestre.

M. Oui | Publié le